 Comme pour le quatorzième quatuor, ce quintette reprend donc une mélodie fameuse du compositeur. D'une part, si l'oeuvre ne fut publiée qu'à la toute fin de sa vie, elle fut composée dès sa prime jeunesse (mais quelle maîtrise, quel parfait équilibre!). D'autre part, ce n'est pas la formation ordinaire piano et quatuor à cordes, mais (sur l'exemple de Hummel) un quatuor sans second violon, et avec ajout d'une contrebasse. Auriculairement, avec autant de science que d'instinct, outre naturellement de bien assurer dans les graves, le rôle subtil de cette dernière nous a toujours paru d'équilibrer l'écoute face à ce ventripotent piano infatué de lui-même, qui souvent déséquilibre trop à son avantage un ensemble piano et cordes (a fortiori de nombreux trios). Cette oeuvre-là de Schubert, c'est le bonheur sans façon de faire de la musique entre amis au salon, et il y faut autant de tendresse que parfois de clins d'oeil juvénilement complices. Pari plutôt tenu ici pour une œuvre si surenregistrée que c'est parfois pas la peine. Interprétation qui nous a toutefois paru un peu trop retenue, pas assez engagée, où le placide camper adore comme dirait l'autre, notamment dans ces soudaines bouffées de nostalgie de l'andante qui doivent faire monter des rougeurs derrière l'éventail de belles évaporées dont la fascinante respiration s'accélère. Respect, en tout cas, pour ces membres du quatuor Thymos (disons souffle de l'âme, en grec), issus des conservatoires de Paris et Lyon, et émotion pour le mélomane chenu de retrouver au clavier Christoph Eschenbach. Quant aux compléments du disque, un tantinet bric et broc secondaire de circonstance, ils auraient pu laisser place à plus substantiel, comme un grand quatuor à cordes du même (quarante minutes alors d'encore libre pour cela). (Gilles-Daniel Percet) Christoph Eschenbach reunites with Paris-based Thymos Quartet in Schubert’s triumphant chamber work, the “Trout” Quintet, a recording that celebrates the 80th birthday of the great pianist / conductor. From babbling brook and leaping fish, this present-day Schubertiade relocates to a 19th century Viennese salon, with a selection of the composer’s waltzes in unique chamber music arrangements and concludes with selected Ländler, performed by pianist Jean-Frédéric Neuburger, ranging in mood from iridescent to intimate.
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