Richter joue Bach - STR33820 - Stradivarius - Classique - Nos labels - par Stradivarius

Les plus beaux Bach de Sviatoslav Richter ? Probablement. Captations contemporaines (1991) des concerts de Bonn et de Neumarkt édités par Philips dans sa Richter Edition, mais autrement inspirées, outre qu’elles leur ajoutent la Première Suite anglaise (rarement jouée par Richter) et, en studio, à Milan, sur un très beau Yamaha, tout un disque de Sonates où Bach se transcrit, et s’arrange aussi un opus majeur de Reinken, compositeur qu’il appréciait à sa juste valeur. Comment ne pas entendre la liberté supplémentaire, pimentée d’une inspiration vagabonde, surtout une aisance sereine, un geste infiniment fluide qui transportent au piano les couleurs des jeux d’orgue. Pas un marteau, tout chante et danse, cherchant des nuances impondérables, plus encore au concert qu’en studio, même si le disque des Sonates (où figure aussi un solaire "Concerto italien") est tout entier porté par des phrasés amoroso. Sommet de cet ensemble enfin réuni, et sur lequel aura veillé Eric Anther qui savait tout de l’art de Richter, le concert donné à Hradek Kralowe, délicieuse ville de Bohème encore plongée dans les souvenirs de l’Empire. Ce 9 avril 1991, Richter touchait un piano irréel, d’une beauté inouïe, transfigurant les 4e et 6e Suites anglaises, lecture d’une poésie fluide qui emporte l’auditeur très loin, pur onirisme. Quel dommage que le piano ne soit pas identifié ! Ceux qui auront cané devant le roide Clavier bien tempéré gravé jadis pour Melodiya n’en croiront pas leurs oreilles ! C’est un tout autre Bach selon Richter – qui confessait revenir au Cantor pour assainir son jeu et son âme – qu’ils découvriront ici. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)