Max Reger (1873-1916)
Concerto pour violon en la majeur, op. 101
"Aria", pour violon et orchestre, op. 103a n° 3

Ulf Wallin, violon
Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Ulf Schirmer, direction

Le concerto pour violon romantique allemand n’avait pas dit son dernier mot avec l’opus de Johannes Brahms. Le 15 octobre 1908, Arthur Nikisch créait à Leipzig celui de Max Reger, un concerto monstre, une grande heure de musique d’une stupéfiante beauté, complexe, à l’écriture exaltée, et au ton, au propos, à l’ampleur absolument symphoniques, ce que d’emblée la grande introduction proclame. Henri Marteau, son créateur, eut fort à faire avec son chant continu, son écriture virtuose et un rien contre la nature même de l’instrument, jusque dans un final noté « con spirito » dont l’esprit de danse offre des pages splendides. Las, les dimensions de l’œuvre, ses exigences envers le soliste, la firent tomber dans l’oubli avant que Suzanne Lautenbacher ne lui donne une seconde chance au concert puis au disque à la fin des années 1970. Depuis deux autres versions auront parus, honorables, mais dont chacun des violonistes ne retrouvaient pas la flamme de leur glorieuses ainée. Finalement, Ulf Wallin se pencha sur cette symphonie-poème, en donnant une version ténébreuse, admirable d’abord par la pure beauté de son jeu violonistique, mais aussi par l’ardeur, l’engagement et dans le Lento, une élévation spirituelle inédite, portée par l’orchestre-paysage des munichois. L’élévation, Wallin la retrouve également pour la sombre Aria, postlude lyrique à un concerto qui a enfin trouvé son interprète absolu. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)