 Brahms dirigea la première du Requiem allemand le 10 avril 1868 dans le chœur de la Cathédrale de Brême, manquait alors « Wie lieblich sind deine Wohnungen » qu’il ajoutera pour la création au Gewandhaus de Leipzig une année plus tard. Cent cinquante ans plus tard, Paavo Järvi redonne l’œuvre in situ, comment l’émotion pourrait-elle ne pas être au rendez-vous ? Le stupéfiant travaille effectué sur les symphonies avec la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen porte ses fruits, il sculpte en lumière les écritures archaïsantes dont Brahms a sous tendu la vaste arche de son Requiem, lui donnant un flamboiement dramatique pas entendu depuis le disque génial de Rudolf Kempe à Berlin. Il faut dire qu’il dispose d’un chœur extraordinaire, les voix du Chœur d’état de Lituanie faisant rugir ou envolant les épisodes bibliques qui donnent à l’œuvre son ton prophétique, si bien qu’ainsi on tient une version composée à égalité entre Valdis Tomsons et Paavo Järvi, d’une cohérence implacable, où le verbe anime autant de tableaux vivants : écoutez comme la fugue conclusive de la troisième section danse, rappelant les élans choraux de la Passion selon St Jean ! Sur tout cette lumière hanséatique, Valentina Farcas ploie dans son timbre de pêche la longue phrase d ’ « Ihr habt nur Traurigkeit » (le souvenir d’Elisabeth Grümmer y passe, à croire qu’elle l’a appris en l’entendant, c’en est troublant, quelle belle voix !), Matthias Goerne soupèse son "Herr, lehre doch mich", douloureux jusque dans l’espoir, renouvelant la puissance suggestive de ses interventions dans le disque de Daniel Harding, embrasant le chœur dans « Den wir haben hie keine bleibende Statt ». Le cosmos de « Selig sind die Toten » peut résonner, dans cette claire lumière du grand nord, orchestre et voix mêlant leurs horizons, euphonie d’air et d’eau irréelle. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  “A powerful moment of musical history recreated” says Classic FM about the Brahms Requiem interpretation by Paavo Järvi, the Grammy Award-winning Estonian-American conductor, and his orchestra, Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. The performance corresponds with Brahms’ final version including all seven movements and using the same number of musicians as the composer himself. The premiere of the German Requiem took place on April 10, 1868, in Bremen Cathedral under the direction of the composer himself, although the fifth movement, which was created later, was still missing. On April 10, 2018, for its 150th anniversary, the work is back to the exact place of its premiere in Bremen Cathedral. "Valentina Farcas was the perfect female counterpart to Goerne, which was not easy. She convinced with impeccable phrasing, diction, and legato, she never got shrill and she was not afraid to take risks in the high notes." (El Pais), “rarely you hear such an insightful performance!” (FAZ)
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