Giacomo Puccini (1858-1924)
Turandot, opéra en 3 actes et 5 tableaux

Iréne Theorin, soprano (Turandot)
Chris Merritt, ténor (Altoum)
Alexander Vinogradov, basse (Timur)
Jorge de Léon, ténor (Calaf)
Ermonela Jaho, soprano (Liù)
Toni Marsol, baryton (Ping)
Francisco Vas, ténor (Pang)
Mikeldi Atxalandabaso, ténor (Pong)
Michael Borth, baryton (Un Mandarin)
José Luis Casanova, ténor (Le Prince de Perse)
Symphony Orchestra and Chorus of the Gran Teatre del Liceu
Josep Pons, direction
Franc Aleu, mise en scène

L’orientalisme de pacotille, à la mode au XIXème siècle, n’est qu’un prétexte, les personnages étant des archétypes. Les transpositions fonctionnent bien pour Turandot et c’est le cas ici : la mise en scène futuriste de Franc Aleu est cohérente des points de vue esthétique et dramatique, même si la captation ne lui rend pas pleinement justice. Le Calaf de Jorge de Leon sera affaire de goût, timbre minéral, notes prises par en dessous, souci alla Jonas Kaufmann de faire un sort à chacune d’entre elles. "Non piangere Liu" est phrasé à l’archet, le format héroïque rend le chanteur espagnol crédible dans "Nessun Dorma", là où bien des ténors lyriques s’égarèrent pour des raisons commerciales. Malgré quelques stridences, Irene Theorin, reste la meilleure Turandot du moment, son aplomb, son timbre d’airain, en font une redoutable Princesse de Chine. Grand artiste, Chris Merritt transcende une voix en ruine et compose un Altoum à la hauteur de sa fonction impériale. A la tête d’un orchestre du Liceu en grande forme, Josep Pons distille les sortilèges de cette partition envoutante. Une belle proposition, qui prend place dans une discographie de plus en plus fournie en excellentes versions. (Olivier Gutierrez)