Serge Prokofiev (1891-1953)
5 Lieder, op. 36 (Kontantin Bal'mont)
The Ugly Duckling
5 Lieder sans paroles, op. 35
5 Poèmes
5 Poèmes de Anna Akhmatova, op. 27
3 Romances

Claudia Barainsky, soprano
Axel Bauni, piano

Gravé en 2002, ce florilège prouve que le géant russe de la musique symphonique, concertante, chorégraphique et lyrique est aussi un maître de la mélodie. Pianiste hors pair, Prokofiev apporte à chaque pièce, non pas un accompagnement, mais un récit pianistique d’envergure remarquablement interprété par Axel Bauni. La barrière linguistique ne permet pas, hélas, d’apprécier la richesse de la prosodie russe. On se contentera de la traduction anglaise. "Le Vilain Petit Canard" (1914) d’après Andersen est un long récitatif sensible de 12 minutes. Pour l’opus 23 (1915), les interprètes ont choisi quatre poèmes (sur cinq) de jeunes poètes contemporains d’une grande variété esthétique. Prokofiev illustre en pages simples et dépouillées les "Cinq poèmes" de sa contemporaine Anna Akhmatova (1916). Les "Cinq chants sans paroles" de 1921 sont de courtes vocalises mélodiques qui s’épanouiront en 1925 dans l’adaptation pour le violon. Sommet du récital, les "Cinq mélodies" sur des poèmes de son ami Balmont est une œuvre raffinée et exigeante dans les aigus pour la soprano. Les "Trois chants" (1936) pour le centenaire de la mort de Pouchkine sonnent mélancoliquement. La soprano allemande Claudia Barainsky se joue de toutes les difficultés de ces pièces d’humeur contrastée. (Gérard Martin)