Havergal Brian (1876-1972)
Symphonie n° 6 "Sinfonia Tragica"
Symphonie n° 12
Agamemnon, opéra en 1 acte

Robert Murray, ténor
Eleanor Dennis, soprano
Clive Bayley, basse
John Findon, ténor
Stephanie Wake-Edwards, mezzo-soprano
English National Opera Orchestra & Chorus
Martyn Brabbins, direction

Certes le compositeur britannique Havergal Brian a écrit trente-deux symphonies mais qu’y a-t-il de commun entre la démesurée première, la célèbre « gothique » enregistrée précédemment par Martyn Brabbins qui dure près de deux heures et mobilise huit cents choristes et musiciens et les deux brèves partitions figurant sur ce disque, conçues à l’origine comme des préludes d’opéras ? La 6°, « Sinfonia tragica » (1948) devait ouvrir un opéra abandonné « Deirdre of the sorrows» tandis que la courte douzième (moins de dix minute au total) avait été prévue pour préluder à l’« Agamemnon » (1957) qui figure sur le CD. Inspiré par la tragédie d’Eschyle, cette page violente et véhémente frappe par son l’écriture vocale d’autant plus tendue qu’elle se heurte à un orchestre important ; mais si Brian avait caressé l’idée, assez peu réaliste, de faire jouer son opéra comme lever de rideau avant Elektra de Strauss, sa partition reste très en retrait de son modèle. Néanmoins, l’interprétation des forces de l’opéra national anglais rend justice au mieux à cette curiosité, moins convaincante cependant que les Cenci d’après Shelley, chef d’œuvre lyrique de Brian, et Martyn Brabbins tire lui aussi le meilleur de cette orchestration très chargée. Sans doute ne s’arrêtera-t-il pas là dans l’exploration des symphonies de ce singulier compositeur. (Richard Wander)

With Havergal Brian’s ‘Agamemnon’ and Symphonies Nos 6 & 12, Martyn Brabbins and his English National Opera forces pay tribute to one of the great mavericks of British music. All three works belong to Brian’s immensely productive old age and display the composer’s powerfully individual voice at its most concentrated: the earliest work recorded here (Symphony No 6) was composed in 1948 when he was 72 (with a further 26 symphonies to be written), while the single-act opera ‘Agamemnon’ and Symphony No 12, both from 1957, ushered in the final phase of an extraordinarily long creative life.