 Le « concerto grosso », né en Italie à la fin du XVII° siècle, met en présence un petit groupe d'instruments (concertino) et l'ensemble de l'orchestre (ripieno). Vers 1750/1760, il disparaît au profit d'une part de la symphonie, d'autre part du concerto où - le plus souvent - un seul instrument dialogue avec l'orchestre avec un parti pris de virtuosité et de recherche de contrastes entre les protagonistes. Opposant plusieurs instruments solistes à un orchestre complet, la symphonie concertante est intermédiaire entre les deux. Initiée par J.C. Bach, elle connut un succès immense à partir des années 1770, principalement dans les cours princières d'Allemagne du sud pourvue chacune d'un orchestre permanent, mais aussi en France (W.A. Mozart écrit en 1778 sa symphonie concertante K297b pour quatre virtuoses de Mannheim rencontrés à Paris où il se trouve alors) avec E.Ozi, de Saint Georges... / De nombreux compositeurs, célèbres (W.A.Mozart, J. Haydn, I. Pleyel) ou moins connus (voir ci après) adoptèrent ce nouveau genre musical. Le choix des instruments solistes était conditionné par la présence, dans un endroit et à un moment donné, de tel ou tels virtuose(s) de passage ou à la recherche d'un engagement. Les combinaisons isolent ou mêlent vents et cordes. Elles peuvent rassembler deux solistes (violon-alto : W.A.Mozart, 2 clarinettes : F.A. Hoffmeister, flûte-clarinette : F. Danzi) ou trois (violon-hautbois-clarinette : C.F. Abel) ou quatre (violon-clarinette-cor-basson : P. von Winter, K297b de W.A.Mozart précitée, parfois dans une distribution réellement inédite :piano-trompette-mandoline-contrebasse : L.Kozeluch) ou plus jusqu'à huit solistes (I. Pleyel : CF ci après) / En sus de 41 symphonies et de 8 concertos, I. Pleyel (1757-1831) a composé six « véritables » symphonies concertantes, éditées entre 1786 et 1805. Les solistes, qu'ils soient deux (B112), quatre (B115) ou plus (B113) s'insèrent dans la trame orchestrale sans jamais bouleverser l'équilibre d'ensemble ; ils ont un rôle égal, aucun ne prédominant sur les autres. La 4° (B113), la plus consistante, rassemble pas moins de... huit solistes avec un splendide adagio au rythme de barcarolle et un final avec 7 variations où chaque soliste trouve sa part. La 2° (B112), à l'origine pour violon et alto (comme K.364 de Mozart), a été arrangée pour hautbois et basson du vivant même de son auteur ; le dialogue hautbois- basson y est habilement agencé, la virtuosité du bassonniste (que de gammes !) y est sans faille quoiqu'un peu « mécaniste ». On retient dans la B115 la cadence du 1° mouvement, le menuetto gracioso particulièrement réussi par nos interprètes, et un final où tous rivalisent de fougue si ce n'est de... rage. (Pascal Bouret)  Around 1800 he was regarded, next to Haydn and Mozart, as Europe’s most successful and popular composer of instrumental music; his orchestral and chamber music – including forty-one symphonies and more than a hundred quintets and quartets, circulated from Scandinavia to Southern Italy in countless printed editions. His star began to fade during the 1820s : Beethoven set the standard, and Pleyel came to be regarded merely as an epigone of his esteemed teacher Haydn. Our spirited recordings of Pleyel’s symphonic music (2346669) as well as this new release featuring three of his total of six symphonies concertantes and his bassoon concerto demonstrate that his music really has not deserved to be forgotten. Pleyel turned to the symphonie concertante at a relatively late point in the history of the genre, which had arisen in Paris during the early 1770s and combined the interest in purely orchestral music that had developed around the middle of the century with the appeal of instrumental virtuosity and tonal variety. Pleyel’s symphonies concertantes composed between 1786 and 1805 display an astonishing delight in experimentation with unusual movement combinations. In his fourth symphonie concertante Pleyel ventured to experiment with the instrumentation; instead of opposing two or three soloists to the orchestral tutti, he called for an octet consisting of strings and winds and covering the tonal range of a small orchestra. Here Pleyel anticipated an idea that Louis Spohr would realize in his seventh symphony in 1842 : a double symphony for two orchestras, one of which consists of soloists.

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