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Diapason de février 2015 Critique de Benoît Fauchet Page n° 94
Format : 1 CD Durée totale : 00:52:28
Enregistrement : 01/04/2013 Lieu : Bialystok Pays : Pologne Prise de son : Stereo
Label : DUX Référence : DUX0963 EAN : 5902547009636 Code Prix : DM021A
Année d'édition : 2014 Date de sortie : 03/12/2014
Genre : Classique
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Krzysztof Penderecki (1933-2020)A sea of dreams did breathe on me, Songs of reflection and nostalgia, pour soprano, mezzo-soprano, baryton, chœur mixte et orchestre The enchanted garden What does the night say? I visited you in these near-final days Izabela Matula, soprano Agnieszka Rehlis, mezzo-soprano Leszek Skrla, baryton Chœur et Orchestre Philharmonique de l'opéra de Podlasie Wojciech Rajski, direction
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 « A sea of dreams did breathe on me » sous ce titre énigmatique se cache une des dernières œuvres du compositeur polonais Krzyztof Penderecki. Hommage à Chopin (c'est au départ une commande célébrant le bicentenaire), à la poésie polonaise contemporaine et, ad finem, au pays, à la nature et aux arbres, autre passion du compositeur. Chaque numéro de ce recueil de vingt et un lieder orchestraux est consacré à un texte de poètes choisis (Penderecki mis deux mois à les sélectionner) et organisé selon deux thèmatiques : La première : « Un jardin enchanté ». décrit tout un monde de fantaisie et de conte de fées, projections de rêveries hédonistes traitées en couleurs suaves et lumineuses, en textures orchestrales transparentes où la soprano file cantilène sur cantilène. Premier passage de l'Angélus : « at the ringing of the Angelus bells – in the heavens whither their voices fades out... » La seconde : « Ce que dit la nuit » poursuit la veine onirique en introduisant deux pièces de jeunesse pour baryton sur des poèmes d' Aleksander Wat « … dœs the night say ? » suivi par une réponse chorale « the night dœs not say anything - the night scream » et l'intervention de la soprano dans une prière d'adieu : « the night will not die - quiet, blue night... ». Ces deux mouvements servent en fait de prologue à la troisième partie, la plus emblématique de la partition : un requiem dédié aux derniers jours de la vie de Chopin. Citation de la marche funèbre de la deuxième sonate. Sur des mots de Kamil Norwid et d'Adam Mickiewicz. Ligne descendante chromatique des basses. Largamente. Récurrence de la marche... Puis retour à l'Angelus qui déploie des ailes de soprano pour clore ces « songs of reflection and nostaghia » voyage d'une âme errante et solitaire, nostalgique du pays, des paysages aimés, de la nature fidèle, de la jeunesse lointaine et oubliée. Merveilleuse ambiguité entre la désolation du présent, le vertige du temps vécu et une puissante vague d'espoir qui s'élève derrière l'horizon tel un astre régénerant. Cette œuvre programmatique au style décomplexé, à la fois impressionniste et puissamment argumenté, résume la philosophie d'un artiste parvenu à sa maturité. Elle est ici défendue par un chef, un orchestre, un chœur et des solistes qui ont la ferveur et la conviction inébranlables des croyants et des militants. (Jérôme Angouillant)

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