Pourra-t-on encore réduire Vladimir Jurowski à ses nombreuses et brillantes musiques de film après avoir découvert sa 5e Symphonie ? Peu probable. Il faudra ajouter un nouveau compositeur parmi les contemporains de Chostakovitch. Car ce triptique tragique montre à l’œuvre une puissance de suggestion et un langage si individuel qu’on ne saurait y voir l’œuvre d’un épigone. C’est aussi l’ultime opus de son auteur que la répression du Printemps de Prague avait révolté. Depuis 1968 une corde sensible s’était brisée chez Jurowski, une amertume et une colère l’avaient gagné qui implosent dans la 5e Symphonie. Il l’achève en décembre 1971. Le 26 janvier suivant, la mort l’emporte. Son fils, Michael Jurowski, lui-même le père de Vladimir Jurowski, prénommé en hommage à son grand-père, a tenu à enregistrer cette partition des abîmes, où une poésie étrange, désolée voisine avec une fureur inextinguible. Ce sera pour beaucoup une découverte singulière. Les « Russian Painters » qui complètent l’album ne peuvent se hausser à de tels sommets. Six pièces symphoniques inspirées par six tableaux, orchestrations toujours habiles, sujets parfois magnifiés, mais j’aurais préféré découvrir une autre symphonie. Qui sait, une suite s’annonce peut-être. (Discophilia, Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) He was an immediate contemporary of Shostakovich, Kabalevsky, and Khachaturian, but in contrast to them his name is forgotten today (unless we know that his conductor-grandson bears the same name): Vladimir Jurowski. Like the composers named above, Jurowski studied with Myaskovsky. Beginning in 1938 he worked as an independent composer. He occupied himself with a wide range of genres, from the opera and the symphony, through chamber music and vocal works, to music for many feature films and cartoons. Jurowski was a master at capturing the popular tone. His music is dazzlingly instrumented and always melodious and stirring. His son Michail Jurowski, to whom cpo owes many wonderful interpretations, wanted to have some of his father’s compositions made available in audio form, and after I had examined the scores, I was happy to fulfill his wish. The seven symphonic pictures of the Russian Painters in particular form a cycle reflecting the pictorial world of each of the artists concerned in rich contrasts and with incredible impressiveness. Just remember: it was only a few years ago that only a couple of insiders had heard of Jurowski’s contemporary Mieczyslaw Weinberg!
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