 Né en 1707 à Naples, Pietro Domenico Paradisi aurait étudié la musique auprès de Porpora qui lui enseigna entre autres l’art de composer pour la voix. Il s’établit assez vite à Londres où il fait ses premières armes de compositeur d’opéra tout en enseignant le clavecin et le chant. Las, combinant un train de vie délétère et des difficultés financières, il retourne en Italie dès 1770. Il laisse un corpus d’œuvres instrumentales et vocales (dont cinq opéras) qui n’ont pas encore eu l’honneur d’être enregistrées. Maître incontesté du clavecin (selon Charles Burney), Paradisi n’aurait donc composé que ce recueil de douze sonates (on est bien loin des 555 de Scarlatti !) et publiées en 1754. Ces Sonates imprégnées de tradition italienne reposent sur deux mouvements contrastés. Elles sont d’une grande variété d’écriture et d’affects, alternant souvent fervore e mélancolia. Plus d’une fois elles évoqueront à l’auditeur à l’aveugle celles de Domenico Scarlatti. Mais on peut aussi y trouver des emprunts à Rameau (Sonate n° 9) ou au style imitatif de ses contemporains Martini ou Galuppi. On peut y déceler aussi un pont vers une forme pré classique voire des amorces de la forme sonate (Guy Sacré). Filippo Emanuele Ravizza joue sur deux clavecins, une copie de Taskin et de J.D.Dulcken (Pourquoi avoir séparé le recueil sur deux CD distincts?) On pourra déplorer ici une lecture un peu trop linéaire senza follia et le mélomane avisé pourra jeter une oreille sur les versions d’Ottavio Dantone et d’Enrico Baiano. (Jérôme Angouillant)  Pietro Domenico Paradisi est né à Naples en 1707 et est décédé à Venise en 1791. Peu d’informations nous sont parvenues au sujet de sa jeunesse ou de son éducation musicale. Il a probablement étudié avec Nicola Popora qui enseignait au Conservatorio di Santa Maria de Loreto, de 1739 à 1752. Il a commencé à écrire au début des années 1740, et comme il était de coutume à l’époque, il s’est essayé à l’opéra, cependant sans grand succès. En 1746, Paradisi s’est établi à Londres où il est devenu un professeur très réputé de chant et de clavecin.  Les Sonates pour clavecin, parues pour la première fois en 1754 sous le titre de « Sonate/di/Gravicembalo/dédiées/à son Altesse Impériale/La Princesse Augusta/de/Pier Domenico Pradies/Napolitan, Londres, John Johnson, 1754 », ont bénéficié d’un énorme succès éditorial. Du point de vue harmonique, mélodique et rythmique, ces sonates démontrent la forte influence que l’école napolitaine a eue dans son style. Ainsi qu’il est bien connu, cette école a donné non seulement des compositeurs importants d’opéras, mais aussi des clavecinistes éminents. Ces sonates sont des chefs-d’œuvre raffinés, d’une maîtrise technique considérable, qui démontrent une profonde compréhension de l’esprit et de la sonorité de l’instrument.
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