Olga Neuwirth (1968-)
Orlando, biographie musicale fictionnelle en 19 scènes d'après le roman de Virginia Woolf

Kate Lindsey, mezzo-soprano (Orlando)
Anna Clementi, récitant (Narrateur)
Eric Jurenas, contreténor (L'Ange gardien)
Leigh Melrose, baryton (Shelmerdine/Greene)
Justin Vivian Bond, contreténor (L'enfant d'Orlando)
Constance Hauman, soprano (La Reine/Pureté/Ami de l'enfant d'Orlando)
Agneta Eichenholz, soprano (Sasha/Chasteté)
Chor der Wiener Staatsoper
Opernschule der Wiener Staatsoper
Orchester der Wiener Staatsoper
Matthias Pintscher, direction
Polly Graham, mise en scène

Enregistré lors de sa création en décembre 2019 à l’Opéra de Vienne, dont l’orchestre est dirigé par Matthias Pintscher, Orlando, grand opéra hybride d’Olga Neuwirth (1968-) convoque musique, mise en scène (Polly Graham), vidéo, électronique et spatialisation, pour près de trois heures d’effervescence, au long d’un fil narratif parsemé de personnages et d’événements multiples. Adapté par Neuwirth et la librettiste Catherine Filloux, du roman éponyme de Virginia Woolf (qu’elle-même définit comme un « livret »), Orlando retrace la vie imaginaire d’un noble anglais à l’époque d’Élisabeth I, sur plus de quatre siècles – cinq si l’on compte que l’opéra prolonge le récit jusqu’à aujourd’hui, Woolf s’arrêtant à 1928, année de la parution du livre. Le roman est original par sa trame sophistiquée, au service de la psychologie des relations entre les individus plus que de l’aventure en elle-même, pourtant rocambolesque ; l’opéra ajoute au foisonnement de l’action les dimensions visuelles (projections de films sur écrans mobiles, costumes débordant d’extravagance – signés Comme des Garçons) et sonores (voix de radio, samples, field recordings, chœur d’enfants, duo rythmique rock) – cette idée d’archipel sonore, chère à Luigi Nono, influence majeure pour Olga Neuwirth, qui veut que les événements scéniques aillent à la rencontre des spectateurs – et aborde un multitude de thèmes sociétaux contemporains (la guerre, l’amour, le genre, la consommation, l’exploitation, l’abus sexuel…) : Neuwirth et Woolf unissent leur créativité renversante pour faire d’Orlando, cet homme androgyne de 1598 qui se réveille un jour femme et est témoin de la guerre en Irak, un être qui « explore toute la zone grise entre vie et art […] la façon d'être soi, de choisir l'identité qui vous va le mieux et ne pas se laisser enfermer dans un tiroir ». (Bernard Vincken)

“A vivid Orlando makes history in Vienna” (New York Times International): Olga Neuwirth’s opera Orlando, based on Virginia Woolf’s novel of the same name, is the first full-length opera work by a woman celebrating its premiere at the Vienna State Opera. Olga Neuwirth, for a long time one of the great composers of the present, succeeds with this opera in creating a captivating arc across many musical genres. It’s an exciting, socially critical production by Polly Graham who puts a fantastically singing and playing Kate Lindsey in the center of the action. For Orlando Olga Neuwirth won the prestigious Grawemeyer Award, it became “world premiere of the year” by Opernwelt magazine and for Die Zeit it was “the premiere of the season”