 Le château de Wolfenbüttel haut lieu culturel de l’Allemagne du Nord, fait l’objet d’une collection chez CPO dont le premier volume est consacré aux Chorals luthériens de Michael Praetorius. Rien d’extraordinaire puisque Michael Praetorius (1571-1621) fils de pasteur luthérien qui étudie la musique et la théologie à Francfort-sur-l’Oder, entre en 1595 au service du duc Heinrich Julius de Brunswick-Wolfenbüttel jusqu’en 1613. Compositeur prolifique, Praetorius composera nombre de partitions profanes (Les airs du recueil Terpsichore (1612) mais la majorité de ses œuvres sont des hymnes ou chorals luthériens. Il rédige une encyclopédie "Syntagma musicum" qui inventorie les genres musicaux et les instruments depuis l’Antiquité. Le style de Praetorius réside surtout dans sa manière de varier les styles allemands, français ou italiens (Qu’il découvrit auprès de Schütz à Dresde), et une réflexion sur l’instrumentation : le rôle des solistes et de chaque instrument, le fait de diviser les chœurs. Cette sélection d’œuvres choisie par Manfred Cordes et son Weser Renaissance de Brême montre comment à partir d’une simple mélodie médiévale, du simple cantus firmus, Praetorius élabore des textures polyphoniques complexes enchâssées dans un riche écrin instrumental, obéissant toujours à une rhétorique rigoureuse. Ainsi le fameux choral "Vater unser im Himmelreich" (à 18) ou le "Nun frewt euch lieben Christen gemein" (à 12, à 4 et à 2) pour deux sopranos deux ténors et un petit groupe instrumental comprenant violes de gambe, trombones et dulcian (Basson), flûte, orgue harpe et chitaronne. L’écriture de ces "concerts" alterne les voix dialogués et les interventions du ou des chœur(s), rythmés par les différents pupitres : cuivres, bois et cordes. Réalisation exemplaire de Manfred Cordes et du Weser Renaissance : luxuriance des timbres des instruments anciens et une brochette de voix enthousiastes, dont trois boyish sopranos qui survolent l’ensemble tels les putti des fresques de la Renaissance. (Jérôme Angouillant)  Cpo plans to commemorate the five hundredth anniversary of the Reformation with a number of special musical releases. In our new series »Music from Wolfenbüttel Castle« we are now presenting chorales by Martin Luther in settings by Michael Praetorius with a proven and internationally renowned team of interpreters – our very own WESER-RENAISSANCE of Bremen under the conductor Manfred Cordes. When Duke Heinrich Julius von Braunschweig-Wolfenbüttel appointed Michael Praetorius to the post of chamber organist in his court chapel around 1593 and then promoted him to the post of court chapel master in 1604, he selected a musician whose family had enthusiastically followed the Reformation ever since its beginnings. This family’s adherence to the Lutheran confession may be traced back directly to the Reformer himself. After all, until 1534, Michael’s father, at the time still known by the German surname »Schulteis« instead of its Latin equivalent »Praetorius,« studied at the University of Wittenberg, where Luther was a faculty member. Praetorius dealt systematically with the publication of his vast musical oeuvre. Mainly sacred in character and mostly involving chorale settings, it conveys the musical heritage of the Reformation in all its multifaceted forms directly to the present. These forms range from the simple cantional setting to the modern polychoral concerto following the precedent set by Giovanni Gabrieli in Venice. With his compositions in the »new Italian concerto manner« Praetorius can claim even before Heinrich Schütz to have performed the service of introducing this new musical practice in his native Germany. The chorale concertos heard here from his collection Polyhymnia caduceatrix et panegyrica are »Solemn [Festive] Concertos of Peace and Joy".

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