Jean-Rodolphe Kars trouva en Olivier Messiaen la fusion spirituelle dont il rêvait : musique et catholicisme intimement mêlés qui œuvraient par les notes et les portées. Pour ce jeune homme si doué, à vrai dire l’un des tout grand pianiste de sa génération, cette rencontre devait aboutir à son interprétation magistrale des "Vingt Regards sur l’Enfant Jésus". Decca, son premier éditeur, ne l’en laissa graver que deux pages : Regard de l’Esprit de joie et Regard du silence, le jeune homme y ajoutant une version transcendante du Merle bleu. Quel bonheur de voir publier tout le cycle tel qu’il l’aura joué au Concertgebouw le 30 avril 1976, l’année même de sa conversion au catholicisme (Jean-Rodolphe était l’enfant d’une famille juive d’origine autrichienne). Là où tant auront tenté de fulgurer une parole, Kars entre humblement dans ce vaste cahier, joue en variant les nuances, invente des couleurs de gamelan dans les harmonies de Messiaen. Son piano de timbre irradie les vingt vitraux, et il sait toujours éviter cette percussion dont Yvonne Loriod s’étourdissait à force d’une virtuosité exaltante. Ici le mystère s’augmente à mesure qu’il s’accomplit pour parvenir au centre de ce voyage spirituel à un point de non retour où les anges semblent rugir : impossible, même sous les doigts de Michel Béroff, d’entendre une Première communion de la Vierge aussi émouvante et terrible à la fois. Concert historique, magnifiquement enregistré, qui ne devra manquer à aucune discothèque Messiaen. Piano Classics serait bien inspiré de continuer à publier les témoignages de ce musicien considérable (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) There have been many Messiaen pianists of note to perform and record his music during the last half-century, not least thanks to the composer’s generosity as a teacher of both the technical and spiritual aspects of his music, which go hand in hand as they do for very few others. Save for Messiaen’s second wife Yvonne Loriod, however, none of those pianists can claim so direct and profound an understanding of the composer and his music as Jean-Rodolphe Kars. This makes the present issue of a hitherto unreleased recording of the Vingt Regards all the more significant: essential listening for all Messiaen devotees. The recording was made live by Dutch radio at a concert in the Kleine Zaal of the Amsterdam Concertgebouw on 30 April 1976. By then, Kars had pursued a concert career of note for almost a decade, having been a finalist in the 1966 Leeds International Piano Competition and taken first prize in the 1968 Olivier Messiaen competition.
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