Massenet Don Quichotte Bretz Stout Goryacheva Cohen Clément - CM754008 - Lyrique

La théorie du genre s’invite au Festival de Bregenz. A cet égard, l’inutile prologue imaginé par la « metteuse » en scène est parfaitement grotesque. Mais toutefois pas autant que Don Quichotte apparaissant en Spiderman à l’acte III (pour une reprise de cette production, on se permet de suggérer Batman, ce qui permettra de recycler Sancho en Robin). Laissons celles et ceux qui auront la curiosité - ou le courage, c’est selon - d’aller jusqu’au bout découvrir les autres « audaces » de Madame Clément, qui avoue d’ailleurs dans les notes de programme sa vague condescendance pour l’œuvre. On aimerait qu’un Laurent Pelly s’emparât du sujet (cf sa merveilleuse – dans tous les sens du terme – Cendrillon vue au Met). Dommage. D’autant que la distribution ne démérite pas, malgré une diction française approximative. Le chant noble et mélancolique du Quichotte de Gabor Bretz émeut jusqu’à des adieux d’un poignant dénuement. Direction précise et vivace de Daniel Cohen. Il y a plus de théâtre dans cet orchestre – des Wiener Symphoniker en grande forme – que sur le plateau, où la « metteuse » en scène est trop occupée à déconstruire de prétendus stéréotypes de genre. Une version audio aurait suffi. La suprématie de Plasson avec Van Dam et Fondary (EMI) n’est pas remise en cause. (Olivier Gutierrez)

The “striking interpretation” (Neue Musikzeitung) of Jules Massenet’s operatic rarity Don Quichotte at Bregenz Festival, received an "unanimous jubilation for director Mariame Clément, her outfitter Julia Hansen and the entire stage team: a typical Bregenz Festival orchid flourished!“ (Neue Musikzeitung Online). But this opera is also a musical discovery, not least because of the outstanding cast: “the balsamic sound of well-being of Gábor Bretz, David Stouts mobile Sancho Panza is also wonderfully shaded (Salzburger Nachrichten) and “Anna Goryachova impresses as Dulcinée with vocal clarity and scenic presence”. (Wiener Zeitung) “The Bregenz Festival discovers a dreamlike operatic beauty full of melancholy and farewell” (Salzburger Nachrichten)