Marche fatale Œuvres pour piano de Beethoven et Lachenmann Collot - WIN910284-2

Deux œuvres d'Helmut Lachenmann viennent encadrer la Symphonie Pastorale dans l'arrangement qu'en fit Liszt compose le programme de ce disque du pianiste Jean Pierre Collot aussi intellectuellement légitime (la notice s'en explique) que musicalement inspiré. La Marche Fatale (Lachemann 2016-20) s'ouvre sur un thème guilleret (Presque une valse), s'offre un détour par Liszt (Liebestraum) avant de s'abandonner dans un lyrisme tristanesque pour finalement éclater sur une coda fatale. La Symphonie Pastorale dont Lachemann réalisa une opulente version pour orchestre offre bien moins de surprises. Le pianiste en donne une lecture linéaire et appliquée (Tout le contraire du piano de Liszt), narrative certes mais sans nuances comme s'il racontait la partition à un enfant sans en saisir l'esprit. Le ruisseau s'écoute paisiblement et la tempête vocifère. Les impairs techniques çà et là montrent que l’œuvre a sans doute été enregistrée d'une seule traite et sans montage. Inspirée des expérimentations lisztiennes (Collot) et revendiquant un traitement nouveau de l'instrument, la Serynade (1997-1998) engrange sur près de vingt minutes un discours en constante métamorphose, clusters assourdissants, fusées dans l’aigu, accords perdus, mélodies avortées, pulsation de la pédale... où seules manquent les paroles d'un lied (Traum) ou d'une pièce chorale (In stiller Nacht). Renversant ou... interminable. (Jérôme Angouillant)

The French pianist Jean-Pierre Collot presents a highly interesting and, at first glance, unusual juxtaposition of the music of Lachenmann [*1935] with that of Ludwig van Beethoven [1770-1827]. Franz Liszt's [1811 - 1886] piano transcription of Beethoven's 6th Symphony Pastorale is in dialogue with Serynade and Marche fatale by Helmut Lachenmann. In this WDR production, Collot comes across as a contemporary painter and creates fascinating timbres and shades of these highly virtuoso masterpieces.This album was created in collaboration with Helmut Lachenmann. Serynade, the title of his great piano music is intentionally misspelled, with a y instead of an e. This shift of letters conceals the first letter of his wife's first name, the pianist Yukiko Sugawara, to whom the piece is dedicated.