Krzysztof Meyer (1943-)
Concerto de chambre pour violoncelle et orchestre, op. 63 "Canti Amadei"
Symphonie n° 5 pour orchestre à cordes, op. 44

Bartosz Koziak, violoncelle
Polish Philharmonic Orchestra Sopot
Rafal Janiak, direction

Les "Canti Amadei" du compositeur Krzysztof Meyer font songer dans les cinq mouvements (sans titres, mais avec des annotations de tempi à respecter) aux digressions métaphoriques, d’un Alfred Schnittke. Cela ne tient toutefois pas du pastiche à l’instar du compositeur Balte. Toutefois, par petites touches et grâce à une multitudes de références, allant de Mozart – tant d’allusions à divers œuvres du viennois - à Chostakovitch, on entre dans cette partition mystérieuse et attirante. Il est vrai que la forme semble évoluer en permanence, de l’utilisation d’un orchestre à la manière d’un concerto grosso ou des modes de jeu du violoncelle soliste. Musique de chambre dans les murmures et apartés entre soliste et divers pupitres ou musique symphonique avec violoncelle obbligato ? La question reste posée. Il n’en reste pas moins que cette musique est interprétée avec beaucoup de lyrisme par le violoncelliste Bartosz Koziak et les couleurs aussi diaphanes que crépusculaires de l’orchestre dirigé par Rafal Janiak notamment dans le troisième mouvement, le cœur de la partition. Datée de 1978, la Symphonie n° 5 pour cordes uniquement attire tout autant par la variété des couleurs et rythmes. La subtilité de l’écriture très "années 60" favorise une multitude d’évènements, d’effets, de glissandi, pincements et dissonances qui créent un décor d’une belle profondeur. L’œuvre "bouge" en permanence, tendue dans le lyrisme, à nouveau, qui s’impose dans le mouvement maestoso. Krzysztof Meyer possède un sens aigu de la dramaturgie. Cette musique est un théâtre baroque, à tous les sens du terme. (Jean Dandrésy)