 Une fois de plus, il faut saluer l’immense mérite dont fait preuve CPO pour défricher les bibliothèques musicales et exhumer des partitions oubliées de compositeurs trop méconnus. La résurrection des vastes édifices symphoniques des compositeurs allemands, autrichiens, centre-européens, russes, scandinaves des XIXème et XXème siècles n’est que justice rendue à des artistes restés dans l’ombre. Compositeur et chef d’orchestre, August Martin Friedrich Klughardt poursuivit ses études musicales à Dresde, puis occupa des postes de chef d’orchestre dans les théâtres de Posen (Poznan) et Lübeck. Entre 1869 et 1873, il fut engagé comme chef d’orchestre du Théâtre de la Cour de Weimar aux côtés de Franz Liszt, ce grand orchestrateur dont il hérita indéniablement. Klughardt sut aussi profiter de l’influence de Richard Wagner. Il se familiarisa avec les opéras de celui-ci et assista au premier Festival de Bayreuth en 1876. A partir de 1882, il occupa le poste de « General Musik Director » dans les cours princières de Neustrelitz, puis de Dessau où il demeura jusqu’à sa mort en 1902. De plus, né au milieu du XIXème siècle, Klufhardt suivit divers héritages tel que celui de Robert Schuman et de Johannes Brahms. Ainsi, il créa une synthèse de la disparité de ces tendances musicales. La 5ème symphonie en ut mineur de Klughardt fut primitivement un sextuor à cordes que le compositeur orchestra en 1897. La présence fréquente du violon solo tout au long des cinq mouvements de l’œuvre est, peut-être, un rappel de la forme initiale. L’ouverture « Le Printemps » op.30 évoque le passage de l’austère rigidité hivernale vers la douceur de l’éveil printanier. Œuvre de circonstance, l’ouverture « Pour une Fête » op.78, fut écrite pour le centenaire de la construction du Théâtre de Dessau. Le chef néerlandais Anthony Hermus donne à ces partitions l’éclat et la luminosité attendus. En dirigeant le Anhaltische Philharmonie Dessau, le chef est animé par une volonté de resituer ces œuvres dans un contexte originel. De très belles pages symphoniques à découvrir sans plus attendre. (Pierre Vassal)  Our second release featuring orchestral works by August Klughardt also »represents an impressive case on behalf of a composer to whom one simply cannot listen without becoming personally involved« (klassik.com 9/11, of Vol. 1). Klughardt’s symphonies were frequently performed during his lifetime, and his fifth such work displays a special compositional history. He composed it in 1892, the year during which he celebrated his twenty-fifth anniversary as a conductor in Dessau. In this early form, however, the work was not yet a Symphony in C minor but a String Sextet in C sharp minor, which unfortunately has not come down to us, so that we can no longer compare it to the later symphony. The frequent employment of a solo violin in almost all the movements nevertheless must surely be an inheritance from the original string sextet version. This highly animated, vital, and sonorous music and two overtures by this Dessau master are interpreted by the »home team,« the Anhalt Philharmonic, this time under the conductor Antony Hermus.

|