Johann Adolf Hasse (1699-1783)
Enea in Caonia, opéra en 2 actes

Carmela Remigio, soprano (Ilia)
Francesca Ascioti, alto (Enea)
Celso Albelo, ténor (Andromaca)
Raffaella Lupinacci, mezzo-soprano (Eleno, femme d'Andromaca)
Paola Valentina Molinari, soprano (Niso, Reine de Caonia)
Enea Barock Orchestra (instruments d'époque)
Stefano Montanari, direction

Hasse, comme tout bon jeune compositeur allemand, fit le voyage d’Italie, et le poussa jusqu’à Naples où l’attendaient deux rencontres décisives, Alessandro Scarlatti et Porpora, qui le feront ce qu’il rêvait d’être, un maitre dans le domaine de l’opéra. Farinelli ne tardera pas à s’intéresser lui aussi à un jeune homme aussi doué dont la plume agile flattait avec tant d’effet les instruments virtuoses des castrats. Pour Naples il écrira ses premiers chefs d’œuvre lyriques où son génie mélodique éclate dans un orchestre multicolore qui n’avait rien à envier à ceux de ses rivaux italiens. Ses ouvrages pour le théâtre San Bartolomeo connurent un écho grandissant, et bientôt Venise lui commandera deux grands opéras, Artaserse et Dalisa. Auréolé de tous ces succès, Hasse revint à Dresde où son génie lyrique atteindra à sa maturité. De son temps de Naples, outre six opéras, il composa avec la même plume inventive des Sérénades qui ne se différencient guère de ses tragédies pour la musique, leurs intrigues étant plus simples. Ce fut d’ailleurs avec une sérénade, Marc Antonio e Cleopatra, où paru Farinelli, qu’il se tailla à Naples son premier succès. Stefano Montanari lui préfère cet Enea in Caonia donné en 1727 (soit deux années après Marc Antonio e Cleopatra, entre temps dans le même registre avait été donnée La Semele), dont les beautés sont simplement étourdissantes, orchestre melliflu, airs ornés d’une expressivité entêtante, auquel la direction enlevée de Stefano Montanari donne de vrais airs de grand opéra. L’Enea altier de Franscesca Ascioli n’y est pas pour peu, diamant d’une distribution par ailleurs modeste mais qui suffit pour prendre la mesure de cette troisième sérénade pour Naples en espérant que Stefano Montanari se penchera sur les deux autres. (Jean-Charles Hoffelé)

The Enea Baroque Orchestra, founded by the mezzo-soprano Francesca Ascioti in 2018, is currently regarded as the best Roman Baroque authority because of the high quality of its musicians. On this CD the ensemble turns to Johann Adolf Hasse’s masterpiece, the Neapolitan Baroque opera Enea in Caonia (Aeneas in Chaonia), a genuine gem within the genre of the serenata. The libretto was inspired by Book III of Vergil’s Aeneid, the most famous epic poem in Latin literature. It was very fortunate that Hasse and Aeneas »crossed paths« in Italy, for both of them a new adoptive home, and breathed new life into this work. It was from Italy, where Hasse composed this work at the young age of twenty-seven, that he went on to become one of the most popular and most sought-after opera composers of his times – not only in Italy but throughout Europe. We have obtained the services of the excellent Italian violin virtuoso and conductor Stefano Montanari as our principal conductor, and he will also lead this first complete recording of Enea in Caonia.