 Élève de Nadia Boulanger, remarqué et encouragé à ses débuts par Ravel, J. Françaix s’est fait avec constance le défenseur d’une musique néoclassique, légère, de « bon ton », liée à une certaine image de l’élégance française. Simplicité, candeur, spontanéité, naturel, sincérité, légèreté sont des mots qui revenaient souvent sous sa plume pour caractériser son art. Les noms de Guitry (qu’il illustra en musique), d’ Anouilh, évoquent, dans d’autres domaines, des univers présentant des affinités indiscutables avec le sien. Certains ont vu en lui un fils spirituel de Poulenc, dont il n’avait cependant ni le côté voyou, ni la gouaille, ni la profondeur, ni la complexité. D’autres en ont fait le représentant d’une musique conventionnelle voire réactionnaire. Rien n’est plus immédiatement antithétique à sa production que celle de n’importe quelle avant-garde, évidemment ! Les œuvres réunies ici mettent en valeur les instruments à vent, pour lesquels il avait une prédilection — et en particulier la flûte. Ce sont des pages chambristes écrites pour petits effectifs (solo, duos) qui font par leurs titres et leur style référence aux mouvements de danses entrant dans la composition des suites baroques (menuet, pavane, allemande etc.), ou à la musique italienne. Subsumées sous un titre lié au genre bucolique de la pastorale, teinté çà et là d’un charme facétieux. Rien ne pèse dans ces saynètes ou conversations musicales. C’est bien joué, ça s’écoute, c’est enlevé, enjoué. Parfois amusant, parfois bavard. Mais rien n’y est non plus inoubliable. (Bertrand Abraham)

|