La dynastie des Lœillet de Gand comptait, entre autres, deux cousins prénommés Jean-Baptiste. L'aîné fit carrière en Angleterre et fut désigné sous le nom de John Lœillet de Londres, ce qui permit d'éviter de les confondre. Éminent flûtiste, il introduisit la flûte traversière outre-Manche. Sa musique à plusieurs instruments (sonates en trios, notamment) est plus connue que ses pièces pour clavier seul, pourtant comparées par les Anglais à celles de Purcell. Les 6 suites de 1723 obéissent de façon stricte au modèle que de Chambonnières emprunta aux luthistes : sans prélude, elles s'ouvrent quasiment toutes sur la séquence "allemande-courante-sarabande" et se terminent par une gigue. Chaque "mouvement " est de forme binaire avec reprise et joue sur l'alternance tonique/dominante (les partitions sont d'ailleurs gratuitement téléchargeables sur Gallica-BNF). L. Chiarizia nous offre une lecture soignée, minutieuse mais un peu trop studieuse de ces pages mélodiques élégantes, enregistrées dans les années 70 par Sgrizzi, puis plus récemment par le gantois Jan Devlieger. Il fait toutes les reprises — et ce, à l'identique — quand Devlieger, plus varié et plus animé dans son expression, ne reprend — comme Sgrizzi — que la première partie d'un mouvement, et en varie alors plus ou moins l'ornementation. Du fait de la régularité de structure des œuvres mais aussi de l'aspect un peu trop appliqué de l'interprétation, l'écoute en continu de ces pièces génère ici une certaine monotonie. (Bertrand Abraham) With this Album we wanted to fill the lack of recordings devoted to the Belgian XVIII Century keyboard repertoire. Belgian music, taking inspiration from the French style, is likewise significant from the musicologicalpoint of view. For this recording, it was used an instrument which perfectly fi ts to the historical period and the geographical area of the composer, to obtain a sound as close as possible to that aimed by the same Loillet.
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