 L'ensemble ARAVA (saule ou sauvagerie, en Hébreu) constitué d'une soprano, d'une violoniste, d'une violoncelliste et d'un claveciniste, présente, ici, un florilège d'oeuvres de compositeurs qui ont animé la vie musicale de l'empire des Habsbourg entre la fin du XVIIème et la première moitié du XVIIIème siècles et ont en commun d'avoir été inspirés par le style musical italien, qu'ils soient, ou non, originaires de la péninsule. La Cantate profane Risoluto son già tiranno amore d'Antonio Caldara, alors maître de chapelle à la cour de Vienne, écrite vers 1730, nous confie, entre deux arias et deux récitatifs, le chagrin qui accompagne une déception amoureuse. L'Aria cromatica , e variata a Violino, Violoncello e Cembalo de Francesco Bonporti, tyrolien et candidat malheureux à la maîtrise de chapelle viennoise, revendique la vivacité de ses couleurs (chroma). Un' alma innamorata, autre Cantate profane, de Georg Friedrich Händel, qui passe les années 1706-1710 en Italie et qui sera encouragé par ses mécènes à perfectionner son art dans le style italien, prend l'auditeur à témoin d'une interrogation sur le pouvoir d'une âme de se libérer d'une passion. Nous sommes conduits de la mélancolie à la joie exubérante dans le menuet final. Dans sa Sonate N° 6 en ut mineur, Heinrich Ignaz Franz Biber, qui est au service du prince-archevêque de Salzburg, se livre à une recherche des possibilités polyphoniques et utilise le procédé de la « scordature », consistant à jouer sur une corde désaccordée avant de retrouver l'équilibre harmonique antérieur. Alma de Marc'Antonio Ziani, auteur d'opéras à succès que sa carrière mènera de Venise à Naples et à Vienne, est un chant de louange adressé à Marie, mère du Christ, écrit pour le culte catholique. La Sonata Violino Solo en ré de Georg Muffat, musicien originaire d'Alsace, fut composée à Prague. Elle témoigne de la part d'un auteur acquis au style français, d'emprunts au jeune style fantasticus italien très populaire dans l'espace germanique. Tout au long de ses cinq mouvements, alternativement lents et vifs, Muffat, semblant improviser, joue avec la continuité des sections, retourne au thème initial, crée la confusion enharmonique, s'éloigne progressivement de la tonalité centrale installant ainsi une tension agogique qu'il dissipe dans un retour final à la familière séquence du début de l'oeuvre. L' ensemble Arava fait montre, tout au long de cet enregistrement, du talent le plus accompli tant par les qualités de ses timbres que dans le travail de mise en place et d'équilibre des parties, néanmoins, l'intérêt de ces six pièces, toutes écrites dans une maîtrise parfaite des canons stylistiques propres à l'époque et à l'espace culturel dans lesquels elles ont été élaborées, reste inégal. Biber, et surtout Muffat suscitent davantage l'attention et le plaisir de l'auditeur, dans mon jardin, en tous cas... (Alain Letrun) Vienna, Salzburg and Rome were among the principal centres of power for the Holy Roman Empire of the late 17th and early 18th centuries, and they accordingly attracted the most talented and ambitious composers of the day. The Venetian-born Caldara aspired to the post of Court Kapellmeister in Vienna, and composed the wedding music for Emperor Charles VI in 1708. He won huge success in Rome, where he followed in the footsteps of the young Handel, and eventually won the favour of the emperor himself, who even conducted some of Caldara’s operas. Secular cantatas by the two composers therefore form the centrepieces of this unique recital. The vocal writing by Caldara, in Risoluto son già tiranno amore, and Handel’s Un’alma innamorata,emphasises the vocal brilliance of the singers in bravura coloratura with finely elaborated instrumental accompaniment. The ostensible theme of both cantatas is the standard trope of thwarted and unrequited love in a pastoral context, but mainly to represent imperial power. Bonporti, Ziani, Biber and Muffat also won fame for the virtuosity as performers and composers in an Italiante style whether they came from north or south of the Alps. Bonporti’s Aria cromatica is as bold and innovative in its harmony as the violin sonatas of Biber and Muffat are in their extensions of violin technique. The featured work by the lesser-known Ziani is a setting of the Marian hymn Alma redemptoris mater, with closely interwoven parts for soprano and violin. Based in Germany, the four young musicians of Ensemble Arava gathered together specifically to explore the rich Baroque heritage of music for soprano, violin and continuo. They named themselves after the Hebrew word for willow as well as wilderness, symbolising both untamed nature and the annual rejuvenation of spring. They have won prizes at several international early-music competitions: this release marks their debut album.
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