Quand la mandoline rencontre le violon : complices et rivaux. Un disque unique dans son genre qui présente en première mondiale des œuvres de Hoffmann et de Giuliani écrites pour une formation relativement atypique, à savoir, mandoline, violon, luth et contrebasse. Le classicisme italien comme vous l’avez rarement entendu.  Au cours du XVIIIème siècle, la mandoline sous ses différentes variantes ne fit que croître en popularité en Europe, notamment dans la sphère Austro-Italienne et en France, comme en témoignent, outre les œuvres publiées ou manuscrites, les nombreuses publications destinées à l’enseignement de son jeu. Tout un répertoire de divertissement vit le jour, comme en, témoignent les œuvres délicieuses présentées dans ces deux Cds par l’ensemble Baschenis. Rien ou presque n’est connu des deux compositeurs Johann (Giovanni) Hoffmann et Giovanni Francesco Giuliani. Les œuvres du premier, des trios pour mandoline, violon (avec sourdine) et basse (violoncelle avec sourdine et ici, un luth), sont encore très imprégnées de l’esprit baroque, et rendent très peu vraisemblables les dates proposées (1770-1842), à moins qu’il ne s’agissent d’œuvres d’extrême jeunesse. Les quatuors pour mandoline, violon, violoncelle et luth de Giuliano nettement plus «modernes», font pétiller l’esprit concertant par des échanges colorés où tous les instruments sont tour à tour mis en vedette. L’emploi du luth pour la basse ou en solo, et des instruments de la même famille a perduré beaucoup plus longtemps qu’on ne le pense généralement, pour se prolonger à Naples jusqu’au début du XXème siècle dans les œuvres de Raffaele Calace. Ces œuvres légères divertissantes et savoureuses trouvent des interprètes hors pair avec l’ensemble Baschenis. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)

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