Les 6 Sonates pour Gravicembalo, publiées à Londres en 1739, un exemple splendide de la musique italienne du 18e siècle, dans le sens où l’art devient un moyen de communication de sons, d’images, de sentiments, d’impressions. Une musique caractérisée par la clarté de l’expression, son élégance, sa cohésion, son inspiration rêveuse mais incisive, ainsi que la spontanéité et la fluidité inouïe de son langage. L’enregistrement a été réalisé sur un clavecin historique d’une sonorité extraordinaire, une copie de Pascal Taskin (Paris 1769).  Compositeur né en 1704 et formé à Venise, successeur de Porpora à la direction de Covent Garden en 1737, Pescetti reviendra en 1762 à Venise, organiste à la basilique Saint-Marc jusqu'à sa mort en 1766. Les neuf sonates du recueil sont d'une grande diversité, par leur style comme par le nombre de mouvements (de deux à quatre). Deux seulement portent le nom d'une danse (menuet, gigue), encore le menuet final de la première sonate est-il un thème à variations. Empreintes de fantaisie, leur inspiration mélodique, délicate, est immédiatement séduisante : écoutez l'Adagio qui ouvre la 4ème, l'Adagio de la 8ème... Certains mouvements (Presto initial de la 3ème, Con spirito initial de la 8ème...) peuvent faire penser à Scarlatti quoiqu'elles diffèrent tant par les ressources techniques utilisées que par leur groupement en forme de sonate, ce même s'il s'agit davantage de pièces juxtaposées, contrastées, dépourvues des rapports d'unité qui structureront la sonate «classique» dès les décennies suivantes. Entre styles baroque et galant, jouées sur une copie d'un clavecin Pascal Taskin de 1769, superbement enregistrées, véritable enchantement, elles méritent amplement découverte ! (Bruno Fargette)

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