 Sa longue dispute avec Grieg, comme sa mort prématurée dans sa soixante et unième année, lui auront valu un purgatoire injuste seulement corrigé en notre siècle lorsque ses deux opéras reparurent sur les scènes norvégiennes, dévoilant un compositeur dont l’art veut toujours étonner. Audacieux, Borgstrom le sera aussi dans ses œuvres d’orchestre, un superbe Concerto pour violon, deux Symphonies, surtout des poèmes symphoniques montrent son art d’orchestrer, ses inventions singulières jusque dans ce futur Christ priant avant son martyr à Gethsemane, incarné par un saxophone ! L’œuvre est encore prisonnière d’un certain post romantisme, mais elle s’écoute sans faire paraitre la moindre influence. Plus encore que cet opus 14, les cinq épisodes de "Tanken" (l’Idée), composé douze ans plus tard, saisit par la variété des atmosphères, ses orchestrations saillantes, son art narratif : un poème symphonique en forme de suite dont le final voit l’embrasement de la terre sous le hurlement des sirènes, écho évident au conflit qui embrase l’Europe, partition surprenante qui fait espérer d’autres découvertes. Edvin Aadland gravera-t-il les autres poèmes symphoniques, les Symphonies, les Concertos, les Cantates ? Ce serait justice, car Hjalmar Borgstrom n’est pas de la race des petits maitres trop souvent honorés par CPO, mais un compositeur de première force. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Exact contemporain de Richard Strauss, le norvégien Hjalmar Borgstrom fait ses études à Leipzig auprès des très conservateurs Reinecke et Jadassohn avant de revenir dans son pays pour y mener une double carrière de compositeur et de critique. Cette seconde activité en fait l’adversaire résolu de Grieg auquel il reproche son caractère folklorique tandis que Grieg l’accuse de germanisme et sort vainqueur de la controverse, rejetant son rival dans l’oubli. Borgstrom laisse deux opéras, deux symphonies et cinq poèmes symphoniques. CPO confie à des interprètes norvégiens, l’orchestre de Trondheim et son chef d’alors (le CD a été enregistré en 2009 mais ne sort que maintenant), deux partitions contrastées. "Jésus à Gethsemani" (1904) est une page grave, méditative et recueillie, qui décrit la prière du Christ peu avant son arrestation, son procès et sa crucifixion. L’orchestration témoigne de l’influence wagnérienne mais on y remarque surtout l’usage inhabituel du saxophone. Nettement plus développé (près de trois quarts d’heure) le second poème, "L’Idée" (1917) veut décrire l’évolution d’une idée descendue du ciel, pervertie par les récupérations diverses sur la terre avant de remonter aux cieux pendant que note globe brûle au son de sirènes de pompiers. Marquée cette fois par Strauss et Tchaikovski, cette partition originale et foisonnante séduit malgré son argument simpliste. Les amateurs de faste orchestral et de post-romantisme méconnu seront comblés ; on espère tant qu’à faire découvrir maintenant les autres pages orchestrales de Borgstrom. (Richard Wander)  Hjalmar Borgstrøm has been well on the way to being rediscovered since the beginning of the new millennium. Several of his most important works were performed in his native Norway until the Second World War, after which his name long disappeared from public consciousness. Until his death in 1925, he had also played an important role as a critic. With the premiere of his two operas and above all the rediscovery of his extraordinarily picturesque symphonic tone poems, a new page has turned. This contemporary of Richard Strauss who studied with Johan Severin Svendsen and Carl Reinecke among others, proves to be a legitimate descendant of Franz Liszt and Richard Wagner; it is difficult to escape the captivating boldness of his programmatic concepts and their unconventionally beautiful realisation.
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