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Diapason de avril 2012 Critique de Sophie Roughol Page n° 101
Format : 1 CD Durée totale : 01:08:23
Enregistrement : 02-08/05/2011 Lieu : Radeberg Pays : Allemagne Prise de son : Eglise / Stereo/surround
Label : Carus Référence : CAR83238 EAN : 4009350832381 Code Prix : DM022B
Année d'édition : 2011 Date de sortie : 31/10/2011
Genre : Classique
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Heinrich Schütz (1585-1672)Musicalische Exequien, Op. 7, SWV 279-281 Nacket bin ich vom Mutterleibe kommen, SWV 279 "Concert … in Form einer teutschen Missa" "Herr, wenn ich nur dich habe", SWV 280 "Herr nun lässest du deinen Diener", SWV 281 "Ich bin die Auferstehung", SWV 464 Klaglicher Abschied von der churfurstlichen Grufft zu Freybergk, SWV 52 "Gutes und Barmherzigkeit werden mir folgen", SWV 95 "Ich hab mein Sach Gott heimgestellt", SWV 94 "Das ist je gewisslich wahr", SWV 277 "O meine Seel, warum bist du betrubet", SWV 419 extrait de Symphonie Sacrée III, op. 12 Dorothee Mields, soprano Anja Zugner, soprano Alexander Schneider, contre-ténor Jan Kobow, ténor Tobias Mäthger, ténor Matthias Lutze, basse-baryton Harry van der Kamp, basse Matthias Müller, violin Ludger Rémy, orgue Dresden Kammerchor Hans-Christoph Rademann, direction
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 Poursuivant son intégrale Schütz, Hans-Christoph Rademann et son Dresdner Kammerchor aborde le « Musikalische Exequien ». Préfiguration du « requiem allemand », cette œuvre fut commandée par un ami du compositeur Heinrich Von Reuss qui, voyant sa fin venir, souhaitait des funérailles particulières (il en fournit lui-même le texte d’inspiration luthérienne). Schütz, qui a de son côté subit plus d’une épreuve personnelle, s’en empare mais doit se résoudre à utiliser les maigres ressources instrumentales disponibles en ces temps de guerre de Trente ans. L’œuvre qui en résulte, très émouvante, est d’une austérité et d’un dépouillement remarquables. Elle se divise en trois parties, une messe « concertante », un motet pour deux chœurs, puis la traduction du cantique de Siméon : « Maintenant Seigneur, laissez mourir en paix votre serviteur ». Le compositeur fournit peu d’indications à la partition et les interprètes se trouvent à faire des choix instrumentaux. En l’occurrence, il n’est nul besoin ici de pompe à la Gabrielli ou d’expansivité. C’est pourquoi Rademann opte pour un accompagnement minimal : l’orgue avant tout, inestimable compagnon du chœur et le violon qui parfois fraie avec le soliste. Comme dans les précédents volumes, Hans-Christoph Rademann parvient à restituer toute la force rhétorique de cette musique tout en préservant ce filtre spirituel propre à l’univers de Schütz, simplement par le naturel des échanges choraux et la grâce vocale de chaque soliste (tous excellents). Pour se convaincre de l’osmose entre l’écriture musicale et le parti-pris des interprètes, et avoir un avant-goût du Paradis, écoutez le dialogue entre les deux solistes figurant l’ange, l’âme sanctifiée, et le chœur qui déclame le texte d’adieu au défunt (« Selig sind die Toten » du Cantique de Siméon). A noter que le complément du disque nous gratifie de pièces inédites sur la même thématique d’hommages funèbres. (Jérôme Angouillant)

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