Haydn Symphonies n 103 et 104 Végh - C470971 - Petits prix - par Orfeo

Le violoniste et chef d'orchestre hongrois Sandor Vegh fut l'invité régulier du festival de Salzbourg, d'abord avec son Quatuor dans les années 70 puis en tant que chef, dès 1983, à la tête de la Camerata Academica et du Mozarteum Orchestra pour des programmes de concerts alliant les classiques (Mozart, Haydn, Beethoven) les romantiques (Mendelssohn, Tchaïkovski, Dvorak) et les modernes (Bela Bartok et Léo Weiner) et remportant toujours un grand succès auprès du public du festival. En 1995 et 1996, Vegh (qui mourra quelques années plus tard à l'âge de 85 ans), dirige l'orchestre pour la dernière fois dans un programme Mozart (Symphonies « Prague »), Mendelssohn (Les Concertos pour piano) et les deux dernières symphonies Londoniennes de Joseph Haydn, la 103 et 104 qui font l'objet de ce disque / document rare et forcément émouvant. Le vénérable chef d'orchestre hongrois aborde les deux œuvres avec une paisible sérénité, fruit sans doute de son âge canonique et de son immense expérience de musicien de quatuor et de soliste, laissant chaque pupitre respirer naturellement. L'entente et le respect entre les musiciens et le chef sont évidents. Les tempi sont d'ailleurs modérés voire ralentis mais toujours sans lourdeur même si l'Andante piu tosto Allegretto semble au bord de l'endormissement (12,03’ !). On entend ainsi battre le cœur de l'orchestre et l'ensemble du réseau organique qui l'entretient. Si l'effectif est opulent et composite y compris les timbales (Hob.103) il est employé ici de façon allégée, chambriste. La petite harmonie (les flûtes !) et les cordes dialoguent avec une galante courtoisie et les violons s'insinuent délicatement dans l'harmonie (Les Menuets et Trios !). Une lecture euphonique et accommodante presque vespérale de ces deux œuvres (Mozartienne aussi) qui mérite bien les applaudissements nourris du public Salzbourgeois. (Jérôme Angouillant)