Hans Abrahamsen (1952-)
"Ten sinfonias", pour orchestre
"Lef, alone", pour piano main gauche et orchestre
"Two Pieces in Slow tome", pour ensemble de cuivres et percussions

Tamara Stefanovich, piano
WDR Sinfonieorchester
Peter Rundel, direction
Mariano Chiacchiarini, direction

Avec "Ten Sinfonias", nommées en référence au terme baroque désignant un prélude instrumental, le compositeur danois Hans Abrahamsen (1952-) propose une orchestration de son Quatuor à cordes n° 1 (10 Preludes) : comme un laboureur obstiné, il aime revenir régulièrement à ses pièces antérieures, à la recherche d’opportunités de développer de nouvelles œuvres à partir de certaines idées en germes – l’ensemble est de facture agréable et la huitième partie est réjouissante. Plus singulier, "Left, alone" se réfère au dysfonctionnement physique (de naissance) de la main droite du compositeur, qui, s’il ne l’a pas empêché de s’essayer au piano (le cor est son instrument principal), a orienté son choix de répertoire vers des partitions privilégiant la main gauche : le morceau finalise l’ambition d’Abrahamsen d’écrire une pièce d’ampleur (20 minutes), non pas pour un pianiste unimanuel, mais par un musicien dont seule la main gauche peut jouer. "Two Pieces in Slow Time" naît de l’intérêt du compositeur pour le temps – en particulier ses extrêmes, très rapide ou très lent –, une partition qui marque le retour à l’écriture après une pause de près de deux ans : dans la première pièce, le temps avance (lentement), dans la seconde, il recule (lentement). (Bernard Vincken)