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Il est bien connu que Bach tenait Haendel dans la plus haute estime. Cette version de Brockes-Passion, l’unique cantate sur un texte en langue allemande écrite par Haendel, est donnée ici dans le premier enregistrement de la version basée sur le manuscrit autographe de Bach. Interprétation exceptionnelle des solistes et du Kölner Kammerchor dirigés par le fantastique Peter Neumann.  Le titre de cette Passion évoque l’auteur du texte, dû au poète Barthold Heinrich Brockes : Jésus martyrisé et tué pour le rachat des péchés du monde, l’œuvre ayant été donnée le 3 avril 1719, dans le réfectoire de la cathédrale de Hambourg. Le récit du Vendredi Saint est dramatisé, réparti entre les personnages habituels, Marie, Pilate, Jésus, Judas, Pierre, Jean l’Évangéliste, augmentés par deux voix de femmes qui interprètent la Fille de Sion et les Âmes Croyantes. On regrette que les personnages n’aient guère à chanter que du récitatif, que les beaux Chœurs de Chambre de Cologne n’interviennent que dix fois sur 96 morceaux, et pour 37 secondes, 49 secondes, guère plus d’une minute chaque fois. Tous les airs ou presque (hormis un duo Marie-Jésus, un trio, guère plus) sont dévolus à la fille de Sion (Nele Grams) à la voix de citron vert exagérément raide, et à l’Âme Croyante de Johanna Winkel, tout aussi inflexible. La direction de Peter Neuman, fiévreuse, hachant la ligne en brusques accents d’une nervosité parfois sauvage, précipite aussi bien le clavecin que les cordes, rendant presque agressif un texte qui devrait être de profondeur et de recueillement. Une vision somme toute très déconcertante. (Danielle Porte) Le texte de Barthold Heinrich pour la Brockes-Passion fait partie des livrets de Passion les plus influents et célèbres du début du 18ème siècle. La version présentée ici, enregistrée pour la première fois, se base sur le manuscrit autographe de Johann Sebastian Bach, et se démarque des versions connues jusqu’à présent par une disposition différente du texte sous le chœur d’entrée.
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