Georg Schumann (1866-1952)
Ruth op. 50, oratorio pour voix seules, chœur mixte et orchestre

Marcelina Roman, soprano (Ruth)
Julie-Marie Sundal, contralto (Naomi)
Hanno Müller-Brachmann, basse-baryton (Boaz)
Jonas Böhm, baryton (Un prêtre)
Philharmonisches Chor-Berlin
Brandenburgisches Staatsorchester Frankfurt
Jörg-Peter Weigle, direction

Si la biographie de Georg Schumann ne le disait pas membre du cercle des intimes de Richard Strauss, rien dans son œuvre ne l’attesterait. Il sera passé à une relative postérité d’abord par ses oratorios, coda d’une tradition germanique commencée par Spohr, poursuivie par Mendelssohn, parachevée par Bruch. D’ailleurs le somptueux formalisme de "Ruth", dont le livret est formé par le compositeur en assemblant des épisodes de l’Ancien Testament, pourrait être une réponse aux égarements érotiques de la "Salomé" de son confrère. Crée en 1908 avec les forces hambourgeoises, cette partition d’une maitrise certaine tourne le dos aux modernes : Wagner est son dieux, Bach un horizon perdu au loin mais qui reparait dans l’art du contrepoint, la polyphonie savante de l’écriture chorale, mais le traitement des voix solistes, l’orchestration si variée (et cette clarinette dès la première vaste intervention de Naomi), font comme un hiatus : Georg Schumann est tout de même de son temps quelques difficultés qu’il ait à l’avouer. Jörg-Peter Weigl a eu raison d’oser cette résurrection, s’entourant de solistes rompus à ce répertoire. Si la Ruth de Marcelina Roman force l’admiration par la science de son chant, ce sera le contralto plus affirmé de Julie-Marie Sundal qui surprendra en bien : sa Naomi sait émouvoir. Les deux clefs de fa sont exemplaires, le chœur lui-même excelle qui se souvient du rôle proéminent tenu par le compositeur jusqu’après la seconde guerre mondiale dans les destinés des sociétés chorales berlinoises, tous présentent le meilleur visage d’une œuvre qui dit tout de son compositeur. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

The German composer Georg Schumann (1866–1952) is already well represented in the cpo catalog, with two symphonies, several orchestral works, two chamber music productions, a lied recital, and a piano recital – a collection that offers an unrivaled overview of this significant composer’s output. Now, this impressive catalog is enriched with Schumann’s undisputed magnum opus: the oratorio Ruth, for four soloists, choir, and orchestra, based on the eponymous book of the Old Testament. The premiere of this work on December 9, 1908, in Hamburg was a tremendous success, with enthusiasm spreading rapidly across the Atlantic to the United States. Conceived, it seems, as an ethical counterpart to the decadent Salome by Schumann’s contemporary Richard Strauss, this “hymn to love” is now experiencing a glorious revival after nearly eight decades of neglect.