Friedrich Kuhlau (1786-1832)
Sonate pour flûte en mi bémol majeur, op. 64
Sonate pour flûte en sol majeur, op. 69
Sonate pour flûte en mi mineur, op. 71
Sonate pour flûte n° 1 en sol majeur, op. 83
Sonate pour flûte n° 2 en do majeur, op. 83
Sonate pour flûte n° 3 en sol mineur, op. 83
Grande Sonate Concertante en la mineur, op. 85

Maria Caturelli, flûte
Michele Tozzetti, piano

L'œuvre de Kuhlau, pourtant en bonne partie consacrée à la flûte dont le compositeur connaissait les ressources sans la pratiquer personnellement a surtout été utilisée comme matériau pédagogique dans les premiers volumes des « Classiques Favoris du piano », célèbres en leur temps. Elle n'est, aujourd'hui, plus guère à l'affiche des concerts. Notre homme fait certes preuve d'un sens certain du théâtre ; rien d’étonnant à ce qu'il ait d'abord composé des opéras car, dans ces sonates, les deux instruments fonctionnent comme des protagonistes sur une scène lyrique : le piano semble planter un décor, installer une atmosphère, ponctuer une intrigue dans laquelle la flûte, en cantatrice extrêmement volubile étale sans pudeur humeurs et états d'âme. On sent dans ces pages un tiraillement entre deux mondes : celui du classicisme à travers le piano, et celui du romantisme en essor, représenté par la flûte. Si l'on a qualifié Kuhlau en son temps de « Beethoven de la flûte », on chercherait en vain chez lui une trace d'invention comparable à celle du génie de Bonn. C'est à une musique de salon, en fait irrépressiblement ornementale, entêtante jusqu'à la nausée, qu'on a affaire : la flûte est presque hystérique dans ses épanchements à n'en plus finir. Publier une intégrale de ce genre de pièces n'a guère de sens. En outre, le Bechstein de 1899 choisi ici est abominable : outre qu'il ne correspond pas à l'époque d'écriture des œuvres, il est inégal dans ses différents registres, inaudible dans l'aigu, on croirait parfois entendre taper sur des morceaux de bois qui ne rendent aucun son… (Bertrand Abraham)

Friedrich Kuhlau (1786 - 1832) lived and worked during a transitional period of classical music. A contemporary of Beethoven and Schubert, his works remain almost unknown to this day, except for some compositions for the flute. The compositional style of the sonatas featured in this recording perfectly identifies with that of his contemporaries, while showing some differences in content; the structure of the sonatas is that of the classical period, but the use of melodic themes and harmony looks to the romantic period. These interpretations of the sonatas for flute and piano highlight the constant dialogue between the two instruments; in fact there is a continuous thematic exchange, which the artists found interesting to discover and highlight. The synergy is perceived above all in choppy tempos, while in every Adagio or Andante the flute assumes the role of the solo instrument, and the piano accompanies and responds. The themes in the slow movements are sweet and moving, and the composer manages to evoke emotions that are always different from each other, thus bringing out his predisposition for this type of tempo, present even in the most brilliant movements: in fact in every allegro, even in the one characterized by the greatest energy, there is a moment of tranquility in which the composer takes the time to make performers and listeners ponder.