Friedrich Gernsheim (1839-1916)
Quatuor à cordes n° 1 en do mineur, op. 25
Quatuor à cordes n° 3 en fa majeur, op. 51

Quatuor Diogenes

Stefan Kirpal, violon
Gundula Kirpal, violon
Alba Gonzalez i Becerra, alto
Stephen Ristau, violoncelle

Ce dynamique label est bien gentil de nous faire découvrir tant de beaux compositeurs peu fréquentés, mais pour l'intérêt même du mélomane moyen pas forcément ultra polyglotte, il est bien dommage que pour ses textuellement copieux et supposés intéressants livrets, il s'inscrive désormais dans la fâcheuse nouvelle tendance des labels d'outre-Rhin consistant à ignorer que la première langue du public européen de la musique classique puisse être également et de tous temps la langue française. Précisons donc brièvement que ce Gernsheim (qu'appréciait particulièrement Richard Strauss) fut chef d'orchestre, pianiste (ayant étudié avec Moscheles) et compositeur (ayant fréquenté à Paris Rossini, Lalo et Saint-Saëns). Compositeur donc, outre de quatre symphonies et quelques concertos divers, de particulièrement nombreuses œuvres de musique de chambre. Dont cinq purs quatuors à cordes, et en voici les premier et troisième pour commencer. Musique assez personnelle finalement (malgré l'amitié brahmsienne qui s'y ressent aussi, et bien que ce volume 1 n'en soit pas encore au réellement étonnant opus 83), admirablement conduite, mais qu'éclipsa longtemps l'ostracisme de la propagande pseudo culturelle nazie (Gernsheim était d'origine juive). Une intimité chambriste où la pudeur ne fait pas obstacle à l'épanchement d'une veine mélodique dans une structure musicale peut-être trop inébranlable pour nous conduire aux renversements du siècle suivant. Et le tout parfaitement rendu par une formation berlinoise qui a fêté récemment ses vingt ans, et s'est déjà favorablement illustrée dans le répertoire romantique (dont une intégrale Schubert). (Gilles-Daniel Percet)

Friedrich Gernsheim’s chamber music figures significantly in his extensive oeuvre, where it occupies a position next to his symphonic music. Along with his works scored for piano and his diverse sonatas, it is above all in the genre of the string quartet that Gernsheim achieved great merit. On Vol. 1 of our complete recording the Diogenes Quartet interprets his first and third quartets. It is primarily in the latter work that he demonstrates his masterful command of compositional technique. The first movement requires performers with a firm metrical feel; agogic insertions occasion the blurring of time structures. The last movement is a variation movement and again a masterpiece, and after a lento it leads to a powerful and sonorous conclusion. Once you’ve heard these string quartets, you’ll wonder why after the leaden years prior to the war and then after it this genius never again returned to the concert halls. Why was there no Gernsheim revival, when Mendelssohn and Mahler revivals took place in German concert halls? Our four previously released CDs and these quartets by this composer demonstrate that quality could not have been the reason for his exclusion.