Vitezslava Kapralova (1915-1940)
Ritournelle pour violoncelle et piano, op. 25

Nadia Boulanger (1887-1979)
Trois pièces pour violoncelle et piano

Lili Boulanger (1893-1918)
Trois morceaux pour piano

Henriëtte Bosmans (1895-1952)
Sonate pour violoncelle et piano

Fanny Hensel (1805-1847)
Extraits de "L'Année", 12 pièces caractèristiques pour piano-forte

Stephanie Haensler (1986-)
"Ni donde, ni como", pour violoncelle et piano

Anna Fortova, violoncelle
Kathrin Schmidlin, piano

Des œuvres de femmes jouées par des femmes. Ce CD militant annonce clairement la couleur : la dernière pièce proposée, composée en 2020 par Stéphanie Haensler est une protestation contre les violences faites aux femmes. Elle permet aux tempéraments déterminés d’Anna Fortova (violoncelle) et Kathrin Schmidlin (piano) d’affirmer leurs remarquables qualités d’interprètes. Elles ont choisi un subtil mélange d’opus parfois à deux voix, parfois seule (piano uniquement) comme dans les pièces brèves de Lili Boulanger et celles de Fanny Hensel-Mendelssohn, jouées avec délicatesse. L’œuvre maîtresse de cet album est sans nul doute la sonate pour violoncelle et piano (1919) d’Henriëtte Bosmans, compositrice néerlandaise rarement jouée et pourtant d’une expressivité bouleversante : le violoncelle manifeste dans l’adagio des accents sombres, mélancoliques d’une insolite beauté. Les mouvements extrêmes qui se répondent ont un caractère répétitif et obsédant impressionnant. Avec un répertoire qui couvre plus d’un siècle et demi de musique au féminin (de 1841 à 2020), on ne sait par quelle porte d’entrée débuter l’écoute de ce CD. Le titre de la dernière œuvre le mentionne justement comme un appel à choisir : "ni où ni comment". (Dominique Gérard)

Compositions from both East and West here bring together the powerful voices of six women composers from contrasting cultures. Their music ranges from the Romantic period via Impressionism and Neoclassicism to the present. Vivid impressions alternate with absolute music, strict sonata forms with free forms full of delicate musical poetry. The standard repertoire of the 19th and 20th centuries, dominated by the male “Bs” Beethoven, Brahms, Bruckner, Bartók and others like them, is increasingly being freshened up by works either long forgotten or suppressed that were composed by women who just happen to have the same initial for their surnames, such as Grazyna Bacewicz, Agathe Backer-Grøndahl, Elsa Barraine, Amy Marcy Beach, Sylvie Bodorová, Mel Bonis, Henriëtte Bosmans, Lili and Nadia Boulanger and Joanna Bruzdowicz.