Voilà maintenant 30 ans que le label Tactus défriche pour nous tous les aspects de la musique italienne. Dans cet immense corpus, il n'est pas rare qu'il nous offre des pépites méconnues, et c'est un euphémisme : ce disque en est une ! Francesco Rovigo, organiste et compositeur du duc de Mantoue, débauché par l'archiduc de Bavière, admiré et envié par Monteverdi, est de ces excellents musiciens que l'histoire de la musique a laissé dans l'ombre. Cet enregistrement nous permet de le redécouvrir pour notre plus grand plaisir. La Missa Dominicalis est une vaste œuvre où alternent des versets en plain chant et de brefs, mais magnifiques, versets polyphoniques. L'unité du quintette vocal, l'amplitude du tactus, les jeux de timbre avec les instruments (cornet, trombone, violes, dulciane et orgue) servent avec élégance et gourmandise cette musique inspirée. Sept canzoni instrumentales complètent le programme. Rovigo y fait preuve d'une grande originalité d'écriture (mélodies, oppositions, dialogues…) que les choix des interprètes mettent judicieusement en valeur (instrumentations, phrasés, reprises). Margé une prise de son en concert un peu lointaine, ce disque est une très belle découverte, et une valeureuse mise en œuvre de l'évolution interprétative contemporaine de la musique du XVIème siècle. (Jean-Michel Hey) Towards the end of the sixteenth century, at the court of the Gonzagas, the young organist Francesco Rovigo was appreciated to the point of being sent by the Duke Wilhelm to study in Venice at Claudio Merulo, the largest master of his time. After hosting Francesco Rovigo at his court, and despite the insistence of the Gonzagas, the Archduke Charles of Bavaria would not let him return to Mantua and held him granting him a big honorary until his death, in 1590, when he returned to Mantua Rovigo. These events give us the clear idea of the caliber of this musician, for which even Claudio Monteverdi himself expressed words of the highest consideration. The live recording of this concert brings to light what is left of his music in the archives of the Palatine Basilica of Santa Barbara in Mantua, where Rovigo was appointed kapellmeister and where now he lies buried alongside the great Flemish master Giaches De Wert, his predecessor.
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