Luc Ferrari (1929-2005)
Visage 2, pour cuivres et percussion (1955-1956)
Après presque rien, pour 14 instruments et 2 samplers (2004)
Madame de Shanghai, pour 3 flûtes et sons enregistrés (1996)

Art Zoyd
Scottish Flute Trio

Ruth Morley, flûte
Laura Bailie, flûte
Janet Larsson, flûte

Ensemble Musiques Nouvelles
Jean-Paul Dessy, direction

Musicien authentique, Luc Ferrari aura laissé une empreinte forte sur la musique de la deuxième moitié du XXème, s'appuyant avec intelligence sur les technologies émergentes. Ses recherches l'ont amené à écrire autant pour instruments traditionnels que pour supports audio dans les domaines électroacoustique et acousmatique. Les deux œuvres « Après presque rien » et « Madame de Shanghai » ici avancées se font l'écho de ce parcours, mêlant les deux univers avec brio. La première, composée à la suite du cycle de six morceaux « presque rien » mêle des sons de l'environnement dans une narration propre au compositeur, laissant l'auditeur y imprimer son ressenti. « Madame de Shanghai » en hommage au film éponyme d'Orson Welles, offre également un monde à voies multiples sur le thème du miroir, concept exprimé en de nombreux points de l'œuvre. Orpheline, la pièce « Visage 2 » ouvrant le disque ne se concentre que sur les instruments traditionnels, rappelant le goût pour le sérialisme prégnant du compositeur dans sa jeunesse, tout en y accolant une sensualité comme fermant conceptuel. Face à ce florilège, il est difficile d'échapper à l'impression de jeunesse intemporelle qui traverse l'album, dans une très vision personnelle et superbement vivante. (Jean-Luc Gillet)