Ferdinand Ries, issu d'une lignée de musiciens, et dont le père avait donné des leçons de violon à Beethoven, devint lui-même élève de ce dernier entre 1801 et 1805. Il fit une carrière de pianiste concertiste dans toute l'Europe, se fixa à Londres, à Francfort, où il fut aussi chef d'orchestre. Il jouissait aussi alors d'une solide réputation de professeur et de compositeur, mais la stature de géant de Beethoven lui a fait de l'ombre. Force est de reconnaître à l'écoute de ce CD qui réunit l'intégrale de ses sonates pour violoncelle et piano qu'on est en présence d'un compositeur véritablement inspiré, au souffle large, qui, par son sens de la construction, sa carrure, sa façon d'évoquer la puissance de tout un orchestre dans un allegro de sonate (1er mvt. de l'op. 20) ou la beauté simple de son chant (larghetto de l'op.125) mérite grandement d'être re-connu. La variété des atmosphères (dramatique, élégiaque, gaie et dansante), l'invention dont il fait preuve sont un vrai bonheur. Si de rares moments sont peut-être un peu trop frivoles et étirés en longueur, l'auditeur reste captivé par cette musique. On a reproché à l’époque à Ries sa trop grande proximité de style avec Beethoven. La belle affaire ! Avec le recul, voilà qui nous apparaît au contraire comme une des qualités les plus éminentes de ce compositeur. Ces œuvres sont ici magnifiquement servies par les deux interprètes. (Bertrand Abraham) Best known now as a young friend and everpatient amanuensis to the increasingly cantankerous Beethoven, Ferdinand Ries was himself the most talented member in a distinguished family of musicians. It was his father Franz who taught piano to both him and Beethoven in Bonn, and had the melancholy fortune to outlive his son by eight years after Ferdinand’s death in 1838. The son became Beethoven’s pupil in 1801, and while the teacher’s comment that ‘he imitates me too much’ is not unfair, one can only extend sympathy to poor Ries: what was he to do with such a master? Certainly the Polonaise of the Op.20 Cello Sonata proceeds with the swagger of Beethoven in popular style, bouncing along like the finale of the latter’s Triple Concerto. The dates of this work and the one immediately following it are uncertain, but they bear a dedication to Bernhard Romberg, author of the influential method for the cello, and teacher of Ries from the age of five. Once Ries had left Vienna in 1809 to pursue a career as a touring virtuoso he met Romberg in St Petersburg and toured Russia with him; the sonatas may date from this period. The Op.125 Sonata, however, definitively bears the date of 1823 on its autograph and is fully a work of Ries’s maturity, written once he had settled in London where, to quote Greene’s Biographical Encyclopedia of Musicians, ‘he settled down… concertized, taught, composed and acquired fame, money, and a charming wife named Harriet Mangean.’ The scale of the Sonata is positively Schubertian; so, too, the cast of its long-breathed melodies, and the Romantic gloom of its Grave introduction. These historically informed recordings are the work of two experienced Italian musicians who have played with many distinguished ensembles specialising in music of the Baroque and Classical periods.
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