Croate d'ascendance grecque, Boris Papandopulo grandit à Zagreb au sein d'une famille étroitement liée au monde du théâtre et de l'opéra. Ses premières œuvres sont créées avec succès en 1928 à Vienne et simultanément il débute une carrière d'enseignant, maître de chœur, chef d'orchestre et directeur d'opéra qui demeurera toutefois essentiellement Yougoslave. Ayant abordé tous les genres à travers un impressionnant corpus de près de 450 œuvres, Papandopulo est un touche-à-tout qui confesse de nombreuses influences (Stravinski, Janacek, les Cinq russes, le groupe des Six,...), expérimente à la fois la série, l'expressionnisme et le néo-classicisme, et puise son inspiration dans le folklore balkanique. C'est dans ce dernier registre que s'inscrit cet exceptionnel second concerto pour piano et cordes qui, après un premier mouvement volubile, plein d'énergie et de rythmes bondissants évoquant Chostakovitch et Poulenc, déploie une longue (plus de quinze minutes !), superbe et dramatique cantilène sur le thème mélancolique et orientalisant d'une chanson populaire bulgare, et s'achève sur un brillant allegretto vivace combinant ingénieusement les motifs de deux autres mélodies traditionnelles. Construite telle une suite baroque (marcia, aria da capo, toccata), la joyeuse, remuante et ensoleillée Sinfonietta confirme la veine néoclassique de ce programme complété par un hommage au compositeur Fortunat Pintaric (1798-1867), compatriote dont Papandopulo orchestre ici quelques pièces pour clavier. Les Zagreb Soloists (dédicataires de la Pintarichiana) et le pianiste Oliver Triendl sont sans rivaux dans ce répertoire méconnu dont on souhaite vivement qu'ils poursuivent l'exploration. (Alexis Brodsky) Boris Papandopulo’s name may sound Greek, but he has to be regarded as the most important composer of the twentieth century in Croatia. His father was an aristocrat of Greek descent, while his mother, Maja Strozzi, was the most famous Croatian opera singer of her time and on close personal terms with Igor Stravinsky, who quickly became the young musician’s mentor and promoter. Papandopolu quickly made a name for himself as a composer and as a conductor of the leading Zagreb ensembles, the local opera, and the radio orchestra prior to World War II. Following a short obligatory pause (because of supposed collaboration with the enemy), he again soon went on to play a prominent role in the music world of the newly created Yugoslavia. He was also active as a music writer, journalist, critic, pianist, and répétiteur. Papandopulo’s musical oeuvre is imposing, and it may be said that every genre is represented in his more than 450 compositions. Stylistically, he is uncommonly multifaceted: folklore, neoclassicism, and neobaroque as well as impressionistic and expressionistic idioms flow into his musical language. Most importantly, however, his music is always full of optimism and vibrancy, full of captivating resiliency. His Piano Concerto No. 2 and the Sinfonietta form the ideal introduction to this artistic cosmos. And more is yet to be heard!
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