 Le fandango désigne à la fois un genre musical et une danse traditionnelle espagnole d’origine andalouse. Il se caractérise par un tempo accéléré, une rythmique constante et continue de castagnettes. Le fandango peut être accompagné par une guitare et a la particularité d’être joué sur un rythme ternaire en 3/4 ou en 6/8. Comme danse, il se pratique en couple et se caractérise par des mouvements vifs, tout en accord avec le style musical. Il peut aussi être dansé à quatre, c’est-à-dire en contredanse, ce qu’on appelle communément séguédille. Apparu vers le XVIIe siècle, il se démarque par un rythme plus ou moins lent en 6/8, qui s’est progressivement accéléré jusqu’à basculer en 3/4 allegretto. On lui prête généralement toutes sortes d’origines dont arabe, africaine, latine ou encore indienne. Le fait est que des écrits des archives espagnoles laissent même entrevoir son essence amérindienne. Cette forme musicale connut le plus grand succès entre le milieu du XVIIe siècle et la moitié du XIXe, et inspira des compositeurs comme Scarlatti, Soler, Gluck, Boccherini… et même Mozart (finale du 3e acte des Noces de Figaro), jusqu’à Liszt et ultérieurement de Falla, Rodrigo. Le Concerto Iberico, flûtes à bec, trombones, guitare, théorbe, clavecin et percussion, sous la direction de Juan González Martínez, revisite éloquemment cette forme traditionnelle en la parant de tous les charmes d’une instrumentation plaisamment surprenante lorsqu’elle s’applique à des œuvres initialement conçues pour guitare ou clavecin. Occasion de découvrir aussi des pièces de Falconiero, de Murcia, Martin y Coll, Blasco de Nebra, Cabanilles, à côté d’œuvres célèbres de Rameau, Boccherini et naturellement Soler, dont les 462 mesures du Fandango de 1772 bénéficient ici, pour ainsi dire, d’une enthousiasmante orchestration qui déploie les sortilèges ensorcelants de cette danse. Superbe enregistrement inspiré et inspirant à recommander vivement. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Fandango - Inspiración: The Dance of Joy. Rich or poor, young or old, great or small – almost everyone in town knew at least the basic figures of this improvisational song and dance. It was danced in theaters and on the streets, from the taverns and dance halls to the palaces of nobles. The fandango, usually accompanied by a guitar and castanets, was and is fundamentally an expression of joie de vivre! And - as many a prudish contemporary at the time lamented - it was also a dance of amorous pleasure: "Their bodies move to the cadences of the music, full of passionate excitement, with extremely voluptuous gestures, with stamping feet, glances, leaps, all the movements brimming with lascivious intentions", complained the Dean of Alicante in 1712. If that is not proof enough of the charms of the fandango, let it be noted that even Giacomo Casanova himself expressly described the fandango as "the most seductive and voluptuous dance in the world". And he should know..
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