Josef Tal (1910-2008)
Exodus

Walter Kaufmann (1907-1984)
Indian Symphony

Marcel Rubin (1905-1995)
Symphonie n° 4 "Dies Irae"

The Orchestra Now
Leon Botstein, direction

Symphonies d’exil, la 4e "Dies Irae" à laquelle Marcel Rubin croyait mettre un point final en 1945 à Mexico l’est certainement, partition sombre qui malgré son sens tragique ne sait pas renoncer à une lyrique étrange (le "Dies Irae" compté par la harpe dans la Pastorale finale, saisissant sablier sonore). Coutumier du fait, Marcel Rubin reprendra l’œuvre à plusieurs reprises, Leon Botstein ayant choisi d’enregistrer la version finale (1972 !) vraisemblablement assez éloignée de la première mouture dont je reste curieux (mais existe-t-elle encore ?). Partition déconcertante : le temps selon Marcel Rubin n’est pas celui de l’horloge, l’œuvre prends des détours, affronte le grand orchestre et ce violon comme perdu, venu d’un autre monde. La guerre, l’Holocauste sont entrés dans cette partition roide qui suffirait à désigner l’un des compositeurs majeurs de son temps, si injustement oublié, et dont les neuf autres symphonies, corpus majeur de la musique viennoise, mériteraient d’être enregistrées. Josef Tal est à peine plus connu en Europe, mais du moins célébré en Israël et à juste titre. Il y aura imposé son art éloquent où passe le souvenir du magister de Paul Hindemith, restant toujours insensible à la doxa folkloriste suggérée par les édiles politiques de l’Etat juif. Ses Symphonies forment un ensemble majeur au sein d’un œuvre inspiré largement par la Bible, "Exodus" en est un bel exemple, écrit en Israël au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, retraçant la fuite du Peuple Juif devant Pharaon dans son épisode central, un baryton narrant chaque épisode dans un chant syllabique qui n’est pas sans évoquer celui du "Kullervo" de Sibelius, incarné par le beau baryton de Noam Heinz avec une sombre éloquence. Entre ces deux partitions de haute volée, les décors de la Symphonie indienne de Walter Kaufmann font voyager sous d’autres latitudes, ajout mineur d’une belle partition qui a connu voici peu une autre version discographique. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

TO¯N and Leon Botstein have helped rescue a growing list of works from oblivion, rediscoveries that bring us wonderful music we might never have encountered otherwise and remind us there is more to music history than the standard fare. This album unites three German-speaking Jewish composers, born within a few years of one another in the first decade of the 20th century. All three were lucky enough to escape the Holocaust and start anew after the traumatic interruption of the war years. Their works recorded here were all written during the 1940s: in Jerusalem, Bombay (Mumbai) and Mexico City, respectively. They show three young composers striving to find their own voices, while at the same time trying to adapt to their new environments.