Emilio de Cavalieri (1550-1602)
Rappresentazione di Anima e di Corpo (La Représentation de l'âme et du corps), opéra en 1 prologue et 3 actes

Robert Kerns, baryton
Suzanne Sarroca, soprano
Dieter Ellenbeck, ténor
Helge von Bömches, basse
José van Dam, baryton-basse
Joanna Simon, mezzo-soprano
William Holley, ténor
Gertrude Jahn, mezzo-soprano
Gabriele Fuchs, soprano
Hans Tschammer, basse
Mitglieder des Mozarteum Orchesters Salzburg
Instrumentalensemble der Salzburger Festspiele
Kammerchor der Salzburger Festspiele
Ernst Maerzendorfer, direction

En 1973, rares étaient encore les interprètes de musique ancienne à revenir aux éditions originales. Ainsi, c’est sur celle de Bernhard Paumgartner, disparu depuis deux ans, dont le nom reste attaché au Festival de Salzbourg, que se fonde cet enregistrement live dudit festival. Ce n’est plus le premier oratorio qu’il illustre, mais un opéra sacré qui nous est offert, avec des personnages allégoriques sans épaisseur autre que vocale. Les coupures sont abondantes. L’affiche était remarquable (Suzanne Sarroca, José Van Dam, entre autres). Hans Martin Linde, puis Charles Mackerras, en 1966 puis en 1970, l’avaient gravé avec des équipes prestigieuses, qui mêlaient des musiciens étrangers au style et futurs baroqueux. C’est dans cette optique qu’Ernst Märzendorfer s’inscrit. Manifestement, encore davantage que Mackerras, le chef ignore le recitar cantando et dirige comme Beecham le faisait de Haendel... Alors que l’écriture variée fait appel à toutes les formes du temps, les ritournelles appellant une animation constante, c’est ici figé, assorti d’une orchestration massive. L’emphase, les boursouflures, une basse continue dont on a oublié la fonction, une méconnaissance de la rythmique qui sous-tend l’ouvrage, c’est un incroyable document d’archive, qui ne vaut que par les voix, celle de José Van Dam, jeune et déjà impressionnante, même si stylistiquement on est encore très loin du compte. (Yvan Beuvard)