Dvorák Intégrale de lœuvre pour piano Poroshina - BRIL96193

On ne sait quasiment rien d’Inna Poroshina : un album Liadov, cette intégrale du piano de Dvorák, le tout enregistré pour un label marginal (Essay Recordings) dont le catalogue contient d’ailleurs assez peu de références classiques, voilà tout. Brilliant, en reprenant l’intégrale Dvorák, a eu le nez creux. Sur un piano modeste, Inna Poroshina fait feu de tout bois : admirable dans les danses d’élan, de fantaisie, montrant une grande technique à l’ancienne qui timbre ample et sait aussi fouetter le clavier, des couleurs à revendre mais surtout de l’esprit et de l’art. On n’y songe pas assez mais lorsqu’elle gravait cette intégrale à Kiev en 1997/1998, elle faisait acte de pionnière, réalisant le premier enregistrement complet de la part la moins courue de l’œuvre de Dvorák. Son jeu versicolore magnifie jusqu’aux opus ultimes où la nature schubertienne de son toucher évoque les versions parfaites laissées par Rudolf Firkusny chez Vox, c’est dire à quel niveau je situe ce coffret, le rangeant illico au coté de la belle intégrale récente d’Ivo Kahanek. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Les presque cinq heures de musique qui composent tout le catalogue du compositeur tchèque ont été enregistrées par la pianiste ukrainienne entre 1997 et 1998, pour le label américain Ess.a.y. C’est une bonne idée que d’avoir réédité cette somme, que l’interprète joue avec beaucoup de tempérament. Il en faut aux danses, humoresques, polkas et autre furiant ! Un tempérament que l’on aurait aimé, toutefois, un peu moins “explosif” dans les partitions plus intimistes. Inna Poroshina possède une technique à toute épreuve, un toucher puissant, qui lui permet de contraster avec force les attaques et de jouer avec un minimum de pédale. Ce sont ainsi des dizaines de pièces, parfois des miniatures qui traversent toute la vie de Dvorak. Elles sont comme des carnets d’esquisses, des danses parfois aux origines curieuses, à l’instar de ces Ecossaises ! L’interprète démontre à quel point le compositeur était un génie de la mélodie, pouvant, en quelques mesures, créer un univers sonore, “orchestrer” des atmosphères sans nécessairement avoir l’ambition de les développer. Pas de grandes pièces aux vastes proportions, des sonates impressionnantes, pourtant à la grande heure du romantisme ! C’est une musique qui plait immédiatement car elle est d’une sincérité impossible à mettre en défaut. Assurément, voilà l’intégrale de Dvorak à un prix imbattable ! (Jean Dandrésy)