 Compositeur d'opéras en veux-tu en voilà, Donizetti était réputé écrire à toute berzingue mais trouvait son plaisir partout, d'où sans doute cette syphilis qui l'emporta encore assez jeune après l'avoir rendu bien zinzin. Celui qui avance que ses mœurs étaient aussi faciles que sa musique aura un gage. Il est l'exemple même du romantisme allemand italiénisé de la première moitié du 19ème siècle. Il eut le même maître que Rossini à Bologne, mais d'abord à Bergame, son professeur et protecteur fut surtout Johann Simon (alias Giovanni Simone) Mayr, avec qui il jouait justement le soir en formation quatuor pour le salon familial du mécène Bertoli. On ignore donc assez, et bien à tort, qu'à cette occasion il fut aussi un très prolifique et toujours talentueux compositeur de quatuors à cordes (un peu plus même que Beethoven, alors que plus tard Verdi, lui, n'en composa accessoirement qu'un). Et même dans ces œuvres de chambre de jeunesse comme ici, on entend naturellement la leçon haydnienne, au travers d'une écriture fine et soignée, élégante et maîtrisée, où battent parfois les tambours voilés d'une certaine mélancolie. C'est si vrai que précisément comme chez Haydn, il est plus d'un quatuor (comme le premier sur ce CD) qui s'affiche dans un ton majeur mais sonne le plus souvent comme en mineur. Une certaine incertitude de l'âme presque verlainienne, un paysage choisi n'ayant pas l'air de croire à son bonheur. Vraiment tout un corpus à découvrir, en attendant sans doute une intégrale qui, à notre connaissance, ne sera guère que la seconde au disque, et qui se présente sous les meilleurs auspices : ces interprètes allemands sont excellents, et jouent sur de somptueux instruments d'époque. (Gilles-Daniel Percet)  The renowned American music magazine Fanfare called our first cpo production featuring Gaetano Donizetti’s string quartets »a compelling demonstration on behalf of some of the most dazzling works of the quartet literature.« Now the Pleyel Quartet of Cologne, which during the course of its existence has gained fame above all for its rediscoveries of forgotten masterpieces of the string quartet literature, presents three more quartets by the Bergamo master – his early Quartets Nos. 1-3. Performed on original instruments, these quartets develop a special tonal appeal and offer astonishing examples of Donizetti’s compositional talent and special music feel. Since they are obliged to an older ideal, they combine seriousness and delightful sound; both technically and musically, demanding and entertaining elements maintain a balance. According to a friend’s memoirs, Donizetti wrote his first six string quartets at his desk, with the greatest concentration and without the assistance of the piano. On the one hand, they reflect impulses and influences from the Viennese quartet literature and from the Parisian quatuor concertant. On the other hand, they also show just how astonishingly quickly Donizetti was increasingly able to develop mastery while working with his models and contributing his own ideas.

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