 Jeu plein et pourtant léger, accords enlevés, clarté harmonique, Wolfram Schmitt-Leonardy que j’associais plutôt à Brahms ou à Schumann signe un album Scarlatti impeccable. Sommet de ce panorama artistement composé, les sonates lento (allez immédiatement plage 2 pour entendre la Sonate en ré mineur), où le chant est tenu dans l’espace d’un rêve. Tous les éléments du langage scarlattien y sont, accaciaturas comprises, mais ce qui étonne c’est la maitrise du plein clavier qui ne soucie pas d’évoquer le clavecin, jusque dans les trilles et les ornements, pianistiques absolument, et revendiqués comme tels. Grand jeu à dix doigts, d’une maitrise formelle assez inouïe, qui n’ignore pas la fantaisie, mais refuse l’étrange, le caractériel, tire les miniatures de l’exilé vers la clarté de Bach. Classique absolument, et d’une pure beauté entêtante, cet album inattendu rappelle soudain l’importance de ce pianiste dont le legs a toujours été dispersé entre des éditeurs spécialisés dans les séries économiques. Serait-ce le premier volume d’une plus vaste anthologie ? Il faut l’espérer. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Voici un disque particulièrement enthousiasmant regroupant un bouquet de dix-sept sonates de Domenico Scarlatti parmi les plus belles et représentatives du maître italien alors au service de la Reine d’Espagne Maria-Barbara. Wolfram Schmitt-Leonardy alterne avec une grande régularité sonates rapides et lentes. Il montre ici toute l’étendue de son art pianistique et de sa musicalité en créant pour chaque sonate un univers particulier. Dépassant tout caractère didactique, il fait ressortir les racines espagnoles de certaines pièces qu’il joue avec gourmandise au gré de son inspiration. Sa virtuosité sidérante lui permet dans les sonates rapides d’obtenir un discours naturel grâce à une précision tant mélodique que rythmique donnant tout l’esprit à ces œuvres. Comme s’il les improvisait, il rajoute même ça-et-là quelques traits de liaison rapides (toujours opportuns) dans le feu de l’action. Les sonates lentes sont tout aussi remarquables par leur grandeur et leur délicatesse pudique. Ecoutez l’immense sonate K 466 jouée comme un grandiose lamento qui tient en haleine jusqu’à la dernière note. Wolfram Schmitt-Leonardy par son esprit pétillant et sa beauté sonore a tout à fait sa place aux côtés des grandes références pianistiques de Zacharias, Meyer, Haskil, Horowitz…. (Jean-Noël Regnier)  ‘An eagle whose wings are grown,’ according to his father Alessandro, the young Scarlatti left his native Naples for Venice, ‘escorted only by his own ability.’ By his early 20s he had already held audiences in thrall with an ability at the harpsichord which was deemed almost supernatural. There is assuredly the most prodigal imagination at work, as well as an extraordinarily sophisticated keyboard technique, in the 555 surviving keyboard sonatas which fuse Italianate cantabile and counterpoint with vivid Hispanic imagery: folksong, castanets, military trumpets and strumming guitars. All these qualities can be enjoyed in Wolfram Schmitt-Leonardy’s selection of 17 sonatas. Several of them are taken from the collection of Kk1-30 (in the catalogue produced by Ralph Kirkpatrick) which comes down to us as the earliest source of the sonatas in print, published shortly before he moved to Lisbon, thence to Madrid and around the royal courts of Spain, in the service of the princess who would become the Queen of Spain. Her patronage afforded Scarlatti the time and resources to evolve a highly personal style, full of eccentricity and flights of fancy. Hardly less than Bach, these sonatas have become for many pianists a proving ground for their own technique and imagination, rewarding an improvisatory response to their flamboyant effects. However, Schmitt-Leonardy also features several of the composer’s most poetic and reflective sonatas such as the ‘Aria’ Kk 29 and the melancholy soliloquy of Kk 208. Wolfram Schmitt-Leonardy was born in Saarlouis, Germany, in 1967, and his first important teacher was a student of Walter Gieseking and Edwin Fischer. His quintessentially pianistic approach to Scarlatti exploits all the colouristic possibilities of a modern grand, while articulating the quick sonatas with sparkling deftness of touch.

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