Un aperçu de la nouvelle musique juive du début du 20e siècle en Russie, par le pianiste Jascha Nemtsov qui fait découvrir pour la première fois au public contemporain des œuvres qui n’avaient plus été jouées depuis trois quarts de siècle !  Le label allemand réédite en deux volumes séparés, le témoignage de compositeurs russes puis soviétiques et musiciens juifs qui produisirent des pièces "au-delà des frontières". Le premier volume présente des productions qui eurent une influence importante sur les écritures dites "révolutionnaires" d’avant et d’après la Révolution de 1917. Le répertoire du piano s’élargit considérablement, associant les nouvelles esthétiques, le refus du romantisme, l’intégration d’éléments empruntant au folklore russe. Dans ce premier disque, ces "motoristes" tel qu’Arthur Lourié composent des pièces utilisant le piano dans sa dimension purement percussive. D’autres abordent le clavier dans une approche liée à l’étude des timbres et postimpressionniste. C’est le cas de la "Berceuse" de Feinberg, des "Visions fugitives" de Prokofiev ou bien "Vision" de Saminsky. Le second disque témoigne de la richesse de la culture juive dans la Russie impériale, malgré les pogroms et des politiques de plus en plus répressives à l’égard de cette communauté. La Nouvelle école juive s’assimila aux courants musicaux de la Russie de Rimski-Korsakov. Sur la base de musiques populaires, la vingtaine de compositeurs qui forma cette école, tentèrent de définir une esthétique largement influencée par des voyages dans tout l’empire mais aussi en Palestine. Les trois compositeurs (Saminsky, Weprik et Achron) stylisent danses et mélodies, chant synagogal, psalmodies, dans une écriture pianistique des plus contrastées. Parfois, ce sont les thèmes de l’enfance qui s’imposent dans la délicieuse "Children’s Suite" d’Achron. Jascha Nemtsov est l’un des grands spécialistes de ces répertoires aussi rares que précieux. Il leur a rendu une âme qui était en partie oubliée (Jean Dandrésy)  La création de la Société de Musique Populaire Juive en 1908 à Saint-Pétersbourg, a marqué le début d’une renaissance de la musique juive. Parmi les membres fondateurs se trouvaient Lazare Saminsky, Schlomo Rosowsky, Michail Gnessin et Alexandre Shitomirsky, tous élèves de Rimski-Korsakov, qui était un grand admirateur des « immenses trésors mélodiques possédés par la nation juive ». Ce disque se propose de donner un aperçu de cette nouvelle école à travers des œuvres pour piano seul de trois des plus représentatifs des compositeurs russe-juifs de l’époque, tous membre de la Société de Musique Juive : Joseph Achron, Alexander Weprik et Lazare Saminsky. Grâce à ses recherches intenses effectuées en Israël, en Grande-Bretagne, en Russie, en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis, le pianiste Jascha Nemtsov est parvenu à retrouver les œuvres de ces compositeurs, qu'il est le premier à rejouer depuis trois quatrs de siècle.
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