 Bien moins connu que son compatriote Pantcho Vladiguerov, élevé en Bulgarie au rang de gloire nationale, Dimitar Nenov appartient, comme lui, à la « deuxième génération » de compositeurs bulgares, moins ancrée que la première dans le folklore. La multiplicité des talents de Nenov, qui fut autant architecte, pianiste et pédagogue que compositeur, a-t-elle dilué sa notoriété ? En vérité, c’est d’une mise à l’écart qu’il s’est agi. En cause, une absence totale de complaisance vis-à-vis du régime, qui en a fait un compositeur « bourgeois » de par ses origines, sa formation et ses succès à l’étranger et lui a reproché un style « impressionniste » (sic !) et « cosmopolite ». Prétexte au nettoyage en règle de ses archives comme de ses enregistrements, qu’une tardive réhabilitation ne sut réparer. Première au disque, voici l’essentiel de sa musique concertante. Œuvre d’une puissance tellurique, tendue en une arche gigantesque où le piano se fond dans l’orchestre davantage qu’il ne dialogue avec lui, son unique concerto pour piano est une composition monumentale, romantique d’inspiration mais d’une technique ô combien moderne. La 2ème Ballade pour piano et orchestre, qui le complète, est une œuvre rhapsodique que ses puissants contrastes rendent presque aussi imposante. Gageons que l’auditeur en restera bouche bée ! (Yves Kerbiriou)  A refusal to toe the party line in communist Bulgaria led to polymath Dimitar Nenov being marginalized in life, and to posthumous neglect. But this is hugely enjoyable music, well worthy of revival in such fiercely committed performances as we find here.
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