Lauréat 2007 du Grawemeyer Award, le plus prestigieux prix décerné à un compositeur aujourd’hui. Elève de Milton Babbitt et George Perle, Sebastian Currier (né en 1958) est un compositeur américain qui redéfini le terme de tonalité en créant des liens inouïs entre le présent et le passé. Une musique chargée d’émotions et d’inventivité créative, un monde sonore d’une grande beauté puissant ses sources dans le passé et transposée avec maestria dans le langage contemporain. L’excellent Cassatt Quartet et les infatigables membres de l’ensemble Mosaic rajoutent leur grain de sel qui fait de ces deux disques une des plus belles surprises des amateurs de musique moderne et contemporaine. Un choc ! A découvrir impérativement, cet album présente deux œuvres pour quatuor à cordes de Sebastian Currier. Tout d’abord, Quartetset, composé en 1995, où le compositeur américain, né en 1959, se confronte à l’intimidante Trinité du classicisme, Beethoven, Mozart et Schubert, sans oublier pour autant l’avant-garde de la deuxième moitié du siècle dernier, Cage, Carter ou Stockhausen. Synthèse magistrale, Quiet Set impressionne par sa perfection formelle, son invention sonore, et la vitalité exacerbée de ses rythmes. Currier, compositeur et professeur à l’Université de Columbia à New York, et par ailleurs lauréat 2007 du Grawemeyer Award pour sa composition Static, une pièce en six mouvements pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano, a écrit la deuxième œuvre du programme, Quiet Time, en 2004, comme une réponse à la première. La même sensation d’équilibre absolu transparaît dix ans plus tard. Le Quatuor Cassatt, intégralement féminin (Muneko Otani, Jennifer Leshnower, Tawnya Popoff, Nicole Johnson) et salué par le New York Times, est d’un engagement physique, tout autant qu’émotionnel, admirable. Enfin pour conclure : si l’on se fie à la liste des compositeurs qui ont auparavant reçu le Grawemeyer Award, des personnalités aussi prestigieuses que György Kurtág, Witold Lutoslawski, Krzysztof Penderecki, Toru Takemitsu, Pierre Boulez, John Adams ou Kaija Saariaho, assurément Sebastian Currier est un musicien qui devrait encore surprendre. (Pierre-Yves Lascar)
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