Aaron Copland (1900-1990)
Sonate pour piano (Molto Moderato
Vivace
Andante Sostenuto)
Passacaglia
Four Piano Blues
The Cat and The Mouse

Robert Silverman, piano

Si Aaron Copland est bien connu pour ses œuvres orchestrales, son corpus de musique pour piano est assez peu développé. La Sonate (1939-41) est une œuvre d’envergure dans laquelle le compositeur utilise un langage aux accents de modernité jouant sur les rythmiques incisives, les harmonies triturées et motifs mélodiques acérés. La complexité rythmique, notamment dans le deuxième mouvement vif, n’est pas pour autant sans s’inspirer du jazz de façon subtile et tranchante. Entre dépouillement et fulgurances, l’œuvre se révèle dans l’ensemble intériorisée et austère. La « Passacaglia » (1922) démontre déjà la maturité d’inspiration du jeune compositeur. Dédiée à Nadia Boulanger dont il était l’élève, cette pièce construite répond à l’exigence du professeur de maîtriser les formes classiques. Si certains passages expriment quelques couleurs de modernité, l’influence de la musique française de l’époque s’y fait ressentir associant contemporanéité et tradition, loin des accents américains que l’on connait du compositeur. Composés dans les années 1920 puis 1940, les « 4 Piano Blues » stylisent gracieusement la mélancolie intimiste du blues et son schéma rythmique. Première de ses pièces publiées, « The Cat and The Mouse » (1920) est un divertissant « Scherzo humoristique » témoignant déjà d’une maîtrise compositionnelle et d’une inspiration imagée qui caractérisera son style. (Laurent Mineau)