 Vingt ans après lui avoir consacré un enregistrement remarqué (chez Metronome), The Orlando Consort nous offre une nouvelle splendeur avec un florilège d'œuvres de Loyset Compère. Né en 1988, l'ensemble vocal n'est plus à présenter ; les qualités qui ont fait sa réputation se retrouvent dans ce CD, admirable de bout en bout, tant par son exécution que par sa composition. Servis par une superbe prise de son, les Orlando ont manifestement choisi de nous faire parcourir l'étendue de la création vocale d'un compositeur dont la vie conserve encore de nombreuses zones d'ombre. Les dix pièces sélectionnées, qui religieuse, qui profane - teintées alors de grivoiserie ou encore inspirées par des réminiscences d'amour courtois -, permettent de considérer une pensée musicale plus pionnière qu'on ne l'eût cru, ainsi que nous en convainc la solide notice de présentation. Claire et détaillée, elle nous rappelle en effet (ce sera une découverte pour ceux qui ne suivent pas l'historiographie de la musique de la Renaissance avec constance) que Loyset Compère ne fut pas un suiveur de Josquin des Prés, mais que né avant lui (quelques années à peine, mais tout de même), il en fut peut-être même un des modèles. L'importance de son œuvre revêt alors une toute autre ampleur, qui en renouvelle les perspectives d'écoute. (Christophe Luret)  Le troisième enregistrement de l’Orlando Consort pour Hyperion est dédié à la musique de Loyset Compère, un compositeur abordé par l’ensemble il y a quelque vingt ans. Dans l’intervalle, les découvertes musicologiques ont élevé notre compositeur du rang d'étranger à celui de véritable pionnier. Son merveilleusement complexe magnificat enregistré ici, par exemple, est maintenant considéré comme le précurseur d’une quinzaine d’années des œuvres maîtresses de Josquin. Une magnifique sélection de motets et de chansons retrace cette période d’intense expérimentation musicale.  The Orlando Consort’s third recording for Hyperion turns to the music of Loyset Compère, a composer the group first investigated some twenty years ago. In the intervening decades musicological goal-post shifting has elevated our composer from also-ran outsider to something of a trailblazer, the wonderfully complex Magnificat recorded here, for example, now being thought to predate the masterworks of Josquin by some fifteen years. A gorgeous selection of motets and chansons further charts this period of radical musical experimentation.
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