Aldo Clementi (1925-2011)
Fantasia su roBErto FABbriCiAni, version pour flûte et bande enregistrée (1980-81)
Ouverture, pour 12 flûtes (4 piccolos, 4 flûtes en do, 4 flûtes alto) (1984)
Passacaglia, pour flûte et flûte enregistrée (1988)
luCiAno BErio, version pour flûte (1995)
Parafrasi 2, pour flûte alto et bande enregistrée (2004)

Roberto Fabbriciani, flûtes
Alvise Vidolin, électroniques

Aldo Clementi (1925-2011), qui fréquente les cours d’été de Darmstadt et s’implique, comme Luciano Berio ou Luigi Nono, dans le Studio de phonologie musicale de la RAI à Milan, s’initie au dodécaphonisme avec Alfredo Sangiorgi, lui-même élève auprès d’Arnold Schoenberg. La pièce maîtresse de ces œuvres pour flûte, "Fantasia su roBErto FABbriCiAni", dédicacée à son interprète (et dont les notes dérivent de son nom), est prototypique des canons et structures contrapuntiques complexes qui sous-tendent la musique de Clementi, une écriture virtuose qui, quand il l’applique à des instruments monodiques, joue avec le contrepoint virtuel pour créer l’illusion, multipliant et mélangeant les couches sonores : restaurée avec soin (notamment pour affiner la spatialisation), la bande magnétique déroule les 24 parties de la Fantasia au long d’un parcours labyrinthique vertigineux. "Ouverture", pour 12 flûtes, nonobstant ses clusters denses issus de l’accumulation des parties, ondule comme un tourment bienfaisant, alors que "Passacaglia" est le résultat musical de la passion du compositeur pour les illusions d’optique de Maurits Cornelis Escher, les structurations picturales de Victor Vasarely et les couleurs vives et contrastées de Piero Dorazio. Bluffant. (Bernard Vincken)