Christoph Demantius Passion selon St Jean Ensemble Polyharmonique Schneider - CPO555583

L'objectif de ce disque est de nous proposer une heure de musique dévotionnelle pour le Vendredi-Saint telle que nous aurions pu la vivre en Allemagne Centrale au milieu du XVIIème siècle. Deux compositeurs s'y taillent la part du lion: Christoph Demantius et Andreas Hammerschmidt dont les destins se croisèrent entre 1635 et 1639 à Freiberg où le premier était directeur musical de la cathédrale tandis que le second y occupait le poste d'organiste de l'église paroissiale St Pierre. De Demantius nous est offerte la Prophétie d'Isaïe 53 et la Passion selon St Jean proprement dite, œuvres polyphoniques mais modernisées par un fort contenu émotionnel. L'on reconnaît le style teinté d'italianità de Hammerschmidt dans l'Introduction, un Intermède comprenant deux morceaux, une Cène du Seigneur fondée sur des textes de Matthieu et de Corinthiens et la Conclusion. Quatre autres Intermèdes nous présentent des concertos sacrés de Schütz, Schein, Scheidt et Daniel Selichius. Loin d'être disparate, cette réunion d'oeuvres spirituelles, dont certaines vont jusqu'à s'insérer dans la Passion, enrichit la méditation du croyant à la manière des arias et chorals des Cantates et Passions de J.S. Bach. Sous la direction d'Alexander Schneider, l''Ensemble Polyharmonique', sobrement soutenu par un luth et un positif, nous bouleverse par son intensité. (Michel Lorentz-Alibert)

Christoph Demantius has largely been forgotten, likely because so little is known about his life. Born in late 1567 in Reichenberg, Bohemia, he studied in Wittenberg and served as cantor in Zittau before taking the same position at Freiberg Cathedral in 1604, where he remained until his death. Beyond these sparse details, his biography offers little more. His body of work, however, is anything but modest. Among his compositions, the Johannes-Passion of 1631 stands as a monumental achievement – a pinnacle of early Baroque Passion settings. In this work, a six-voice ensemble narrates the Passion story “collectively”, employing intricate vocal counterpoint and an unparalleled expressive intensity. Ensemble director Alexander Schneider has included music by Andreas Hammerschmidt, Heinrich Schütz, Johann Hermann Schein, and other contemporaries to enrich the program. The result offers a vivid reconstruction of how a Good Friday service in central Germany might have sounded – assuming, of course, that an ensemble as skilled as Polyharmonique was performing.